(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson a perdu jeudi deux influents conseillers dans la foulée du scandale des fêtes à Downing Street sous confinement, affaiblissant encore davantage sa position.  

Munira Mirza, responsable des politiques à Downing Street, a été la première à annoncer son départ, avant celui du chef de la communication Jack Doyle, qui aurait participé à une de ces fêtes.  

Accusation « trompeuse » en plein Parlement

Mme Mirza a démissionné en reprochant à Boris Johnson d’avoir lancé une accusation « trompeuse » contre le chef de l’opposition lorsqu’il se défendait au Parlement après la publication d’un rapport interne accablant sur ces rencontres à Downing Street.  

PHOTO TOLGA AKMEN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Ancienne membre du défunt Parti communiste révolutionnaire, Munira Mirza a travaillé avec Boris Johnson quand il était maire de Londres entre 2008 et 2016. On la voit ci-haut le 13 novembre 2020 à son arrivée à la résidence officielle du premier ministre.

Boris Johnson avait accusé le chef du parti travailliste Keir Starmer d’avoir permis au pédophile Jimmy Savile, ex-vedette de la BBC aujourd’hui décédée, d’échapper à la justice quand il dirigeait le bureau du procureur britannique.

Le recours à cette accusation, répandue dans les milieux complotistes et d’extrême droite, a provoqué un tollé.

Keir Starmer a lui-même accusé Boris Johnson de répéter « les théories du complot de fascistes pour marquer des points politiques pour pas cher ».

« Il n’y avait aucune base raisonnable ou juste à cette assertion », a écrit Munira Mirza, responsable des politiques à Downing Street, dans sa lettre de démission publiée sur le site du magazine The Spectator. Il s’agissait d’une « référence partisane et déplacée à une affaire épouvantable d’abus sexuels sur des enfants », a-t-elle déclaré.

Malgré son appel en ce sens, « vous n’avez pas présenté d’excuses pour l’impression trompeuse que vous avez donnée », a-t-elle poursuivi.

Ancienne membre du défunt Parti communiste révolutionnaire, Munira Mirza a travaillé avec Boris Johnson quand il était maire de Londres entre 2008 et 2016.

Downing Street a confirmé son départ, de même que celui du directeur de la communication Jack Doyle.  

Selon le tabloïd Daily Mail, il a dit à ses équipes qu’il avait toujours été dans son intention de partir deux ans après son arrivée à Downing Street en 2020, d’abord dans un rôle subalterne, et que sa vie familiale avait fortement souffert de ce scandale ces dernières semaines.

Downing Street a souligné la « gratitude » de Boris Johnson à ces deux anciens conseillers pour leur « contribution au gouvernement ».