(Paris) La candidate du parti socialiste à la présidentielle française Anne Hidalgo, au plus bas dans les sondages à dix semaines du premier tour, défend dans un entretien avec l’AFP la voie sociale-démocrate, « seule alternative possible pour un gouvernement de gauche ».

« Dans tous les pays européens, quand la gauche gagne, ce sont les sociaux-démocrates qui sont au pouvoir », fait valoir la maire de Paris âgée de 62 ans qui stagne dans les sondages autour de 3 %.

Répondre à l'extrême droite

« Si on veut une alternance dans notre pays à une droite libérale, à une droite conservatrice ou à l’extrême droite, la seule alternative possible pour un gouvernement de gauche c’est de passer par cette social-démocratie que je porte ».  

« Sur le pouvoir d’achat, les Français regardent l’augmentation de l’essence, de l’énergie, de la facture de chauffage. Depuis septembre je parle de ces sujets », poursuit la candidate. « Je pense être au diapason de ces attentes », assure-t-elle.

« Mais c’est vrai que sur les plateaux télé, on vous entend plus quand vous dites des horreurs sur les étrangers ou l’identité française », souligne-t-elle, alors que la campagne française a vu l’émergence d’un nouveau candidat d’extrême droite : le polémiste Éric Zemmour.  

« Ce n’est pas parce que les discours de haine font du clic et du like qu’ils seraient les discours attendus par la population », dit-elle.

Fille d'immigrés espagnols

Inconnue en France avant 2014, Anne Hidalgo a été réélue comme maire de Paris en 2020, après un premier mandat où cette enfant d’immigrés espagnols a imposé sa marque de socialiste convertie à l’écologie, au risque de cliver.

Élue à Paris depuis 2001, elle avait attendu son tour dans l’ombre du maire socialiste de l’époque Bertrand Delanoë, qu’elle remplace en 2014.  

Interdiction des voitures diesel dans Paris d’ici 2024, piétonnisation d’une partie des quais de Seine, multiplication des pistes cyclables : elle fait de son engagement « vert » sa marque de fabrique. Lors de sa deuxième campagne municipale, elle a même promis des « forêts urbaines ».

Mais elle a été attaquée sur son bilan avec la saleté des rues parisiennes et la dégradation du paysage de la Ville Lumière : la multiplication de tours de grande hauteur dans une ville à six étages, la construction d’un stade de tennis pour le tournoi de Roland-Garros au cœur d’un jardin historique classé ou la disparition de la plupart des kiosques à journaux traditionnels.