(Moscou) La Russie a enregistré vendredi un nouveau record quotidien d’infections au coronavirus, signe d’une nouvelle vague portée par le variant très contagieux Omicron.

La Russie, pays le plus endeuillé d’Europe par la COVID-19, a recensé 49 513 nouvelles contaminations ces dernières 24 heures, un record absolu depuis le début de la pandémie, selon les chiffres du gouvernement.

La capitale Moscou, épicentre de l’épidémie dans le pays, a, elle aussi, enregistré un record absolu, pour le deuxième jour d’affilé, avec 15 987 nouveaux cas.

Les contagions sont en forte progression ces derniers jours, laissant présager une vague particulièrement forte.

Le président russe Vladimir Poutine a averti la semaine dernière que son pays avait deux semaines pour se préparer avant d’être frappé à son tour par ce variant, appelant à accélérer le dépistage et la vaccination.

La Russie sort à peine d’une vague particulièrement meurtrière causée par le variant Delta.

Si les chiffres du gouvernement russe rapportent 324 060 morts du coronavirus depuis le début de la pandémie, ceux de l’agence statistique Rosstat, qui en a une définition plus large, font état de plus de 600 000 morts à la fin novembre.

Les autorités peinent toujours à convaincre les Russes d’aller se faire vacciner.

Alors même que ce pays dispose de plusieurs vaccins de sa propre conception, dont le Spoutnik V, moins de la moitié des 144 millions de Russes sont complètement immunisés à ce jour, selon le site internet spécialité Gogov.

Jeudi, les concepteurs du vaccin phare de Moscou, le Spoutnik V, ont revendiqué dans un communiqué une « protection forte » contre le variant Omicron, des propos similaires à ceux de M. Poutine qui a affirmé que le vaccin russe était « plus efficace que les autres utilisés dans le monde ».

Le vaccin russe n’a toujours pas été homologué par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le processus ayant été bloqué pendant plusieurs mois en raison d’incompréhensions de Moscou quant aux informations à fournir.

Après un confinement strict au printemps 2020, les autorités ont refusé de remettre en place une telle mesure, malgré de nouvelles vagues épidémiques, afin de limiter les pertes économiques.

Les morts liées à la COVID-19 semblent par ailleurs avoir aggravé le déclin démographique de la Russie, une tendance inquiétante depuis des années.

Selon Rosstat, le nombre des décès a dépassé de 945 000 celui des naissances vivantes au cours des 11 premiers mois de 2021, contre près de 575 000 pour la même période de l’année précédente.