(Vilnius) Les États-Unis ont approuvé les demandes des pays baltes d’expédier des armes de fabrication américaine à l’Ukraine, dans un contexte de crainte d’une invasion russe, a déclaré un responsable américain jeudi.  

Les États-Unis « accélèrent les transferts autorisés d’équipements d’origine américaine provenant d’autres alliés », a indiqué un responsable du département d’État depuis Berlin, où le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a démarré des entretiens sur l’Ukraine avec les Européens.

« Les alliés européens disposent de ce dont ils ont besoin pour faire avancer l’assistance sécuritaire supplémentaire (à) l’Ukraine dans les jours et semaines à venir », a ajouté le responsable.  

Une source familière des autorisations a précisé que l’approbation concernait les demandes urgentes de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie.  

Les quantités exactes et les types d’armes n’ont pas été précisés, mais les arsenaux des pays baltes comprennent notamment des missiles antichars Javelin.

« Nous avons décidé d’envoyer des armes et d’autres aides (à l’Ukraine) », a confirmé à l’AFP le ministre lituanien de la Défense, Arvydas Anusauskas, selon lequel cette démarche vise à « dissuader » la Russie de toute attaque.  

« L’histoire nous montre que faire des concessions à l’agresseur finit par aboutir à une grande guerre. Nous ne voulons pas de cela. Tout pays qui se défend doit avoir la possibilité de le faire », a ajouté le ministre.

Son homologue letton Artis Pabriks avait indiqué dès mercredi que son pays allait livrer à l’Ukraine « des équipements de défense létaux et non létaux ».  

« Nous sommes en train de dresser une liste des choses que nous pouvons livrer, mais elle ne sera publiée que lorsque tout aura été transporté en Ukraine », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Quant à l’Estonie, dont la première ministre Kaja Kallas a confirmé mercredi le « soutien absolu » à l’Ukraine, elle pourrait lui fournir des obusiers (canons courts) de 122 mm et des missiles antichars Javelin, ainsi qu’un hôpital de campagne et une assistance contre les cyberattaques.

Les obusiers avaient été vendus par l’Allemagne à la Finlande, puis rachetés, au nombre de 42, par l’Estonie. Par conséquent Tallinn a besoin de l’accord de ces deux pays pour pouvoir en remettre une partie à Kiev.       

Des dizaines de milliers de soldats russes, ainsi que des chars et de l’artillerie, ont été déployés près de la frontière ukrainienne depuis la fin de l’année dernière, inquiétant particulièrement les trois pays baltes, situés aux aussi dans le voisinage immédiat de la Russie.

Depuis l’année dernière, l’administration du président Joe Biden a approuvé l’envoi de 650 millions de dollars d’armes à l’Ukraine, dont 200 millions le mois dernier.

Kiev presse les Occidentaux de lui livrer des armes de défense supplémentaires, en pleine tension avec Moscou soupçonné de préparer une invasion.

La Grande-Bretagne a annoncé lundi qu’elle comptait envoyer des armes antichars.

L’Allemagne a pour sa part rejeté l’idée de livrer des armes à l’Ukraine, estimant que cela ne ferait qu’aggraver les tensions.