(Bruxelles) L’OTAN et l’Ukraine ont signé lundi à Bruxelles un accord qui prolonge et renforce leur coopération contre les cyberattaques, trois jours après le vaste piratage informatique qui a ciblé plusieurs ministères ukrainiens.

Dimanche, l’Ukraine avait affirmé avoir des « preuves » de l’implication de la Russie dans cette cyberattaque d’ampleur, dans un contexte de vives tensions entre Kiev et Moscou.

La cyberattaque, menée dans la nuit de jeudi à vendredi, a visé les sites internet de plusieurs ministères ukrainiens, restés inaccessibles plusieurs heures.

Dès vendredi, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg avait annoncé la prochaine signature d’un accord avec Kiev, permettant notamment aux autorités ukrainiennes d’avoir accès à la plateforme de partage d’informations des alliés sur les logiciels malveillants.

Cet accord a été signé lundi au siège bruxellois de l’Alliance par l’ambassadrice ukrainienne auprès de l’OTAN, Natalia Galibarenko, et Ludwig Decamps, le chef de l’agence de l’OTAN spécialisée dans les communications (NCI).

Il s’agit d’« un protocole d’accord renouvelé » qui « approfondit » la collaboration nouée entre les deux parties en 2015.

« Avec le soutien de l’OTAN, nous prévoyons d’introduire davantage de technologies et de services d’information modernes dans le système de commandement et de contrôle des forces armées ukrainiennes », a déclaré Mme Galibarenko, citée dans un communiqué.

« Dans le cadre de cet accord renouvelé, nous allons approfondir notre collaboration avec l’Ukraine pour l’aider à moderniser ses services de technologies de l’information et de communications, tout en identifiant les domaines dans lesquels une formation pourrait être nécessaire pour son personnel », a relevé de son côté M. Decamps, qui dirige l’agence NCI (NATO Communications and Information Agency).

« Nos experts sont prêts à poursuivre ce partenariat essentiel », a ajouté le responsable belge.

Les tensions entre Moscou et Kiev ont donné lieu la semaine dernière à une séquence diplomatique intense entre Russes et Occidentaux à Genève, Bruxelles et Vienne, sans permettre de sortir de l’impasse.

L’Ukraine et ses alliés occidentaux accusent Moscou d’avoir déployé près de 100 000 soldats à sa frontière en vue d’une agression.

Selon des experts, une éventuelle invasion pourrait être précédée d’un sabotage informatique visant à désorganiser les autorités ukrainiennes.

Pour le ministère ukrainien de la Transition numérique, le piratage subi la semaine dernière « est une manifestation de la guerre hybride que la Russie livre à l’Ukraine depuis 2014 ».

Cette année-là fut celle de l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée, qui a été suivie d’un conflit toujours en cours entre les forces de Kiev et des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine (plus de 13 000 morts).