(Paris) L’ancien premier ministre Édouard Philippe est désormais certain qu’Emmanuel Macron « va être candidat » à sa réélection et lui conseille de rassembler et même « d’élargir » sa majorité pour un quinquennat « pas beaucoup plus facile » que le précédent.

« Le président de la République, j’ai compris de l’interview que vous aviez mentionné tout à l’heure qu’il avait envie, ça ne m’a pas surpris, je l’avais senti et je m’en réjouis, très bien, il va être candidat », a commenté le maire du Havre et président d’Horizons mercredi sur France 2.

« Il n’y a pas de faux suspens. J’ai envie. Dès qu’il y aura les conditions sanitaires qui le permettent et que j’aurai clarifié ce sujet, en moi-même et par rapport à l’équation politique, je dirai ce qu’il en est », a déclaré mardi au Parisien Emmanuel Macron.

« Je pense que quand on est candidat à sa réélection, on doit être dans une logique de rassemblement et probablement d’élargissement », a commenté Édouard Philippe, « parce que sinon ça ne marche pas ».

« Il a parfaitement en tête que le quinquennat qui vient, les cinq ans qui viennent ne seront pas beaucoup plus faciles que les cinq ans qui viennent de s’écouler », a-t-il encore expliqué.

Interrogé sur d’éventuelles tensions au sein de la majorité, Édouard Philippe a répondu : « La ligne que je me suis fixée […] et je crois très cohérente d’une loyauté et d’une liberté est peut-être apparue un peu compliquée pour certains, tant pis pour eux ».

« Pour reprendre une formule célèbre des Tontons flingueurs, je suis pas venu pour beurrer les tartines, donc quand on crée un parti politique, c’est pour peser dans le débat public et c’est pour présenter des candidats et c’est ce qu’on va faire » aux législatives de juin 2022, a assuré l’ancien chef du gouvernement.

Il a estimé par ailleurs que la candidature de Valérie Pécresse (LR) à la présidentielle ne lui complique pas la tâche vis-à-vis des élus de droite.

« Elle est candidate à l’élection présidentielle, moi non, moi ce que j’essaie de faire c’est de construire une stratégie pour la France », « de ne pas me placer dans l’immédiateté », « mais d’essayer d’avoir une stratégie sur des questions dont on ne parle pas suffisamment dans le débat public », comme celle des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, a-t-il expliqué.

Quinze mois après son départ de Matignon, Édouard Philippe a lancé en octobre dernier son propre parti, baptisé « Horizons », pour « participer à la constitution d’une nouvelle offre politique » et élargir vers la droite le socle de soutiens à Emmanuel Macron.