(Paris) L’ancien premier ministre Édouard Philippe « partage comme une bonne majorité de Français l’idée » d’Emmanuel Macron sur les non-vaccinés, qui a déclenché une polémique, mais s’est prononcé mercredi en faveur de la vaccination obligatoire.

« Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie », affirme le chef de l’État dans un entretien au Parisien publié mardi, enflammant de nouveau les débats sur le laissez-passer vaccinal à l’Assemblée jusqu’à une nouvelle suspension de l’examen du texte. Opposants de gauche comme de droite dénoncent des « insultes » qui « divisent » les Français.

« L’idée, c’est que le président de la République, comme à mon avis beaucoup de Français, souhaiterait que tous ceux qui ont un schéma vaccinal complet ne subissent pas les contraintes et le contrecoup dû au fait qu’entre 8 et 10 % de la population française refuse de se faire vacciner », a expliqué sur France 2 le maire du Havre.

« Je comprends assez bien cette idée et je la partage assez volontiers et je crois qu’il y a une bonne majorité de Français qui la partagent », a ajouté le président d’Horizons.

Concernant le choix des termes, le président de la République « s’est exprimé de façon familière » et « on a compris ce qu’il voulait dire », a estimé M. Philippe.

Mais, selon lui, « il y a une question derrière qui est plus intéressante que la polémique qui va évidemment prospérer sur le terme : c’est la question de la vaccination obligatoire ».

« Je comprends qu’on réfléchisse, qu’on hésite, qu’on débatte », mais « je préférerais qu’on se pose la question collectivement, y compris sur le plan législatif », et « qu’on impose le principe d’une vaccination obligatoire », a-t-il ajouté.

Il a rappelé que le gouvernement avait en 2017 « décidé de rendre obligatoire un grand nombre de vaccins pour les enfants. C’est applicable depuis le 1er janvier 2018 et ça donne de bons résultats », a-t-il fait valoir.