(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson s’est de nouveau refusé mardi à durcir les mesures sanitaires, malgré plus de 200 000 cas de coronavirus enregistrés dans la journée au Royaume-Uni et une pression qui se renforce sur l’hôpital.  

Selon les chiffres publiés par le gouvernement, 218 724 tests positifs ont été recensés en 24 heures. Le pays, l’un des plus endeuillés d’Europe avec au moins 148 941 morts, a dénombré mardi 48 décès supplémentaires.

Même si ce nombre de cas sans précédent depuis le début de la pandémie comprend certains non comptabilisés pendant le week-end, Boris Johnson a appelé les Britanniques à « faire preuve de la plus grande prudence » dans leur comportement.  

« Quiconque pense que notre bataille contre la COVID-19 est terminée a, j’en ai peur, profondément tort », a ajouté le dirigeant lors d’une conférence de presse, soulignant cependant que « notre position aujourd’hui diffère des vagues précédentes » grâce à la vaccination.

« Nous avons une chance de survivre à cette vague Omicron sans fermer notre pays une fois de plus », a-t-il déclaré. « Nous pouvons trouver un moyen de vivre avec ce virus ».

Il a de nouveau rejeté l’imposition de nouvelles restrictions en Angleterre, en plus du télétravail et du port du masque déjà en place, misant sur le dépistage et la campagne de vaccination.

Omicron « plus modéré »

Les hospitalisations restent en effet pour l’instant bien moins massives que lors des vagues de l’hiver dernier, avec environ 14 000 personnes à l’hôpital, dont près de 2000 nouvelles admissions mardi.  

Le nombre de patients sous respirateur (883 au total) et les décès augmentent faiblement pour l’instant.

Cela est dû, selon Boris Johnson, au fait que le variant Omicron, désormais majoritaire au Royaume-Uni, « est plus modéré que les précédents variants » qui ont frappé le pays. Mais aussi à la vaste campagne de vaccination lancée par le gouvernement.  

« 90 % des personnes en soins intensifs avec COVID-19 n’ont pas eu leur rappel, et plus de 60 % n’ont pas été vaccinées du tout », a affirmé M. Johnson, vantant les mérites d’une campagne de rappel vaccinal massive qui a permis, selon lui, d’administrer une dose supplémentaire à 76 % des adultes.  

L’envolée des cas liée au variant Omicron, très contagieux, se traduit cependant par un absentéisme causant des dysfonctionnements dans plusieurs secteurs, notamment dans celui de la santé.  

Au moins six centres hospitaliers ont déclaré mardi des « incidents critiques », signifiant que la situation risquait d’affecter des soins prioritaires.  

Lundi, Boris Johnson avait prévenu que la pression sur le service public de santé et les hôpitaux allait être « considérable au cours des deux prochaines semaines, et peut-être plus ».  

« On ne peut échapper au fait que certains services seront perturbés par les absences du personnel », a-t-il tempéré mardi. « Mais nous avons travaillé pour nous y préparer dans la mesure du possible ».  

Le manque de personnel affecte également la rentrée des classes après les fêtes mardi en Angleterre, où le gouvernement a renouvelé son appel aux professeurs retraités à venir en renfort.  

La reprise fait par ailleurs craindre une nouvelle hausse des contaminations. Pour éviter de répandre le coronavirus, les collégiens et lycéens se font dépister dans leurs établissements et doivent porter des masques en classe.

Le premier ministre a mis en garde contre des « semaines à venir difficiles », mais estime que « les perturbations auxquelles nous sommes confrontés seront beaucoup moins graves qu’un confinement national, avec tous les effets dévastateurs que cela entraînerait ».