(Rome) La police italienne a annoncé mercredi le démantèlement d’un réseau qui expédiait illégalement depuis la Sicile aux États-Unis de l’oxycodone prescrit par des médecins, ainsi que l’arrestation de cinq personnes.

Trois autres ont été assignées à résidence et un médecin, auprès de qui 115 000 euros ont été saisis, a été interdit d’exercer la profession pendant un an, selon un communiqué de la police.

Ce réseau impliquait au total une trentaine de personnes, dont cinq médecins, qui font actuellement l’objet d’une enquête menée dans les villes siciliennes de Syracuse et Catane.

L’oxycodone est un opiacé semi-synthétique utilisé pour les médicaments antidouleur qui provoque une forte dépendance. Il est accusé d’avoir causé plus de 400 000 morts par overdose aux États-Unis depuis 2000.

Les suspects « ont organisé un trafic international de stupéfiants de type oxycodone… acquis illégalement en Italie et vendus aux États-Unis », selon le communiqué de la police.

Les personnes concernées sont accusées, entre autres, d’association de malfaiteurs liée au trafic international de stupéfiants, de fraude au service de santé public, de recel et de falsification, a indiqué la police.  

Les médecins impliqués dans l’escroquerie prescrivaient de l’oxycodone, principal ingrédient de médicaments contre les douleurs intenses, comme l’OxyContin, au nom de personnes décédées ou qui n’en avaient pas besoin, a indiqué la police.

Le médicament, pour lequel près de 3000 fausses ordonnances ont été écrites, était ensuite retiré gratuitement dans des pharmacies, aux frais de l’État.  

Les médicaments étaient par la suite envoyés en plusieurs fois aux États-Unis, emballés de manière à dissimuler le véritable contenu et en utilisant des noms fictifs d’expéditeur et de destinataire.

L’un des suspects vivant aux États-Unis a été pris en flagrant délit alors qu’il recevait l’un des colis, et arrêté par les autorités américaines.  

Les fabricants et distributeurs de produits pharmaceutiques américains sont accusés, dans des milliers de procès intentés dans tout le pays, d’avoir alimenté une crise permanente de dépendance et d’overdose d’oxycodone.