(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson a été contraint mercredi de défendre les restrictions liées à la pandémie qu’a fixées son gouvernement en matière de voyages internationaux, après avoir été accusé de semer la confusion.

Le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a en effet accusé le gouvernement de donner des instructions contradictoires en ouvrant de nouveau les frontières, tout en déconseillant à la population de partir en vacances à l’étranger à l’exception de quelques rares destinations.

« Nous essayons de cesser de légiférer sans fin pour tout et de nous appuyer sur des recommandations en demandant aux gens de faire ce qui est juste », lui a rétorqué le dirigeant conservateur au Parlement, à l’occasion de la session hebdomadaire de questions au gouvernement.

Depuis lundi, les restrictions liées aux déplacements à l’étranger, mises en place pour éviter l’importation de cas et de variants du coronavirus, sont assouplies.

Le gouvernement a mis en place un système classant les pays en trois listes (verte, orange et rouge) en fonction de la situation sanitaire sur place.

Seuls quelques-uns d’entre eux, comme le Portugal, sont placés sur « liste verte », ce qui permet aux vacanciers de ne pas observer de quarantaine et de n’effectuer qu’un seul dépistage de la COVID-19 à leur retour.

La plupart des destinations prisées des vacanciers britanniques, comme l’Espagne, l’Italie, la France et la Grèce, se trouvent sur liste orange, obligeant les voyageurs en provenance de ces pays à passer dix jours en quarantaine chez eux et à subir deux dépistages payants.

Les personnes revenant de pays placés sur « liste rouge » comme l’Inde, doivent quant à elles séjourner 11 nuits en quarantaine à l’hôtel à leurs frais, pour un coût de 1750 livres (environ 2000 euros).

Mais, interrogés par différents médias ces derniers jours, des ministres ont exprimé des avis différents sur la possibilité de se rendre ou non dans des destinations sur liste orange, semant la confusion.

Boris Johnson a assuré mercredi que les consignes étaient « très claires ». Selon lui, « vous ne devriez pas vous rendre dans un pays figurant sur la liste orange, sauf dans des circonstances extrêmes, comme la maladie grave d’un membre de votre famille ».  

Pays le plus meurtri d’Europe avec près de 128 000 morts, le Royaume-Uni a vu sa situation sanitaire nettement s’améliorer après un long et strict confinement hivernal et une campagne de vaccination (70 % des adultes ont reçu une première dose).

Cela a poussé le gouvernement à maintenir sa feuille de route en matière de déconfinement, malgré de récentes poussées du variant initialement détecté en Inde, dans le nord-ouest de l’Angleterre et dans certains quartiers de Londres.

« Nous sommes de plus en plus convaincus que les vaccins sont efficaces contre tous les variants, y compris le variant indien », a assuré M. Johnson au Parlement, justifiant la poursuite du déconfinement.

Le chef du gouvernement a été critiqué ces derniers jours, accusé d’avoir tardé à durcir les restrictions sur les voyages à destination et en provenance de l’Inde le mois dernier, à un moment où il prévoyait un déplacement à New Delhi.  

Ce voyage avait finalement été annulé face à la nouvelle vague de contaminations subie par l’Inde, qui a finalement été ajoutée à la « liste rouge » du Royaume-Uni. Mais depuis, plus d’une centaine de vols sont arrivés d’Inde et le variant indien a atteint l’Angleterre, risquant de repousser la réouverture totale de l’économie prévue à partir du 21 juin.