(Moscou) La Russie a annoncé vendredi avoir classé la République tchèque et les États-Unis sur une liste de pays « inamicaux », dans une période de tensions persistantes entre Moscou et les pays occidentaux.

Selon un décret gouvernemental signé jeudi, mais publié vendredi sur le portail officiel russe, les deux pays sont déclarés « inamicaux » avec comme conséquence une forte limitation pour la République tchèque et une interdiction totale pour les États-Unis d’employer du personnel russe dans leurs ambassades de Moscou.

La signature de ce décret intervient à quelques jours de la première rencontre du secrétaire d’État américain Antony Blinken et du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

L’ambassade américaine avait déjà annoncé cette semaine suspendre l’essentiel de ses services consulaires à cause des sanctions russes, l’ayant forcé à se séparer de l’ensemble de son personnel local et à réduire « sa main-d’œuvre de 75 % ».

Le président russe Vladimir Poutine avait ordonné fin avril 2021 au ministère des Affaires étrangères d’établir une liste de « pays inamicaux » dans le but de « protéger les intérêts et la sécurité » de la Russie.

« Moscou a toujours souligné sa volonté de dialogue », a commenté vendredi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse TASS, soulignant que seuls ces deux pays étaient inclus à la liste alors que les médias russes évoquaient une dizaine de pays au total, dont le Royaume-Uni.

Les relations américano-russes n’ont cessé de se dégrader sur fond d’accusations par Washington d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2020, d’espionnage et de cyberattaques.  

L’administration de Joe Biden a ordonné en avril de nouvelles sanctions contre des entités liées à la Russie, l’expulsion de dix diplomates et une interdiction faite aux banques américaines d’acheter directement de la dette émise par la Russie.

Parallèlement, plusieurs capitales occidentales, notamment en Europe orientale, ont multiplié ces dernières semaines les expulsions de diplomates russes. Prague a pris la tête de ce mouvement, après que le gouvernent tchèque a accusé les services secrets russes d’avoir fait sauter un dépôt d’armes.

Moscou a pris des mesures de représailles et expulsé des diplomates des pays concernés.