(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson publiera d’ici fin mai sa déclaration d’intérêts, permettant de faire la lumière sur le financement de la luxueuse rénovation de son appartement de fonction, a indiqué jeudi son nouveau conseiller chargé de veiller au respect du code ministériel.

Interrogé par une commission de la chambre basse du Parlement, Christopher Geidt s’est dit « déterminé » à ce qu’une nouvelle déclaration des intérêts ministériels soit publiée « d’ici à la fin du mois », la dernière en date remontant à juillet 2020.  

« La publication de la déclaration d’intérêts inclura le premier ministre », a-t-il ajouté, soulignant que « les circonstances de la rénovation de l’appartement » du dirigeant conservateur relevaient de ses attributions.

Selon des médias britanniques, la rénovation de l’appartement que Boris Johnson occupe avec sa fiancée Carrie Symonds et leur bébé au 11 Downing Street, plus spacieux que le 10, siège de sa résidence officielle, a atteint un coût de 200 000 livres (232 000 euros). Soit bien plus que les 30 000 livres couverts par les fonds publics.  

Le dirigeant a assuré avoir payé lui-même cette rénovation, sans toutefois dire s’il avait ou non bénéficié d’un prêt ou d’un don initial provenant d’un donateur du Parti conservateur, qu’il a remboursé ultérieurement.  

Selon Christopher Geidt, tout don éventuel devra être publié dans la déclaration d’intérêts.  

La nomination de ce conseiller était intervenue fin avril, le même jour que l’annonce de l’ouverture d’une enquête par la Commission électorale, qui réglemente le financement des partis. Elle a estimé qu’il existait « des motifs raisonnables de soupçonner qu’une ou plusieurs infractions ont pu se produire ».

Elle peut infliger des amendes ou, en dernier recours, transmettre le dossier à la police en vue de poursuites.  

Par la voix d’un porte-parole, Downing Street s’est dit « ravi » du calendrier établi par Christopher Geidt et qui « dépend entièrement de lui comme conseiller indépendant ».  

Ancien militaire et diplomate, ex-secrétaire privé de la reine Élisabeth II de 2007 à 2017 et membre de la Chambre des Lords, Christopher Geidt a toutefois été passé au grill par les députés jeudi, qui se sont interrogés sur son indépendance par rapport à Boris Johnson.