(Londres) Le comité scientifique supervisant la campagne de vaccination anti-COVID-19 au Royaume-Uni, le JCVI, a recommandé vendredi de limiter l’usage du vaccin d’AstraZeneca aux plus de 40 ans quand c’est possible, après le signalement de 242 cas de caillots sanguins, dont 49 décès.

Soulignant que le risque est « extrêmement rare », le JCVI avait déjà conseillé en avril de n’administrer ce vaccin, développé avec l’Université d’Oxford, qu’aux plus de 30 ans lorsqu’un vaccin d’un autre fabricant est disponible.

« Nous recommandons que les adultes de 18 à 39 ans sans comorbidité se voient offrir une alternative au vaccin Oxford/AstraZeneca, si elle disponible et que cela n’entraîne pas de retard dans la vaccination », a déclaré le professeur Wei Shen Lim, du JCVI.  

« Les vaccins contre la COVID-19 ont déjà permis de sauver des milliers de vie et le bénéfice pour la majorité de la population est clair », a-t-il ajouté.  

Dans un communiqué, le gouvernement britannique a indiqué qu’il suivrait cette recommandation, soulignant qu’il maintenait son objectif d’administrer une première dose de vaccin à tous les adultes d’ici fin juillet.  

Le régulateur britannique des médicaments, la MHRA, a indiqué avoir constaté, à fin avril, 49 décès de personnes ayant reçu le vaccin anti-COVID-19 Oxford/AstraZeneca, sur un total de 242 cas de caillots sanguins (thromboses) et plus de 28 millions de doses administrées.  

La plupart des cas sont survenus après l’administration de la première dose, chez 141 femmes et 100 hommes (un cas n’a pas été spécifié) âgés de 18 à 93 ans.

Selon la directrice de la MHRA June Raine, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, les bénéfices du vaccin restent toutefois supérieurs aux risques pour « la grande majorité » de la population, surtout chez les personnes plus âgées, davantage susceptibles de développer des formes graves de la maladie COVID-19.

Plusieurs pays européens ont suspendu l’utilisation du vaccin du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca sous un certain âge en raison de signalements de caillots sanguins parmi les personnes vaccinées.

En avril, l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait estimé que les caillots sanguins devraient être répertoriés comme effet secondaire « très rare » du vaccin AstraZeneca, tout en estimant que la balance bénéfice/risque restait « positive ».

« Variant préoccupant »

Outre l’AstraZeneca, les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna sont actuellement autorisés au Royaume-Uni, dont la campagne de vaccination est une des plus avancées au monde. Près de 35 millions de personnes ont reçu une première dose, et plus de 16 millions une deuxième dose depuis début décembre.  

Ce succès, ainsi que plusieurs mois de confinement, ont entraîné une chute du nombre de contaminations et de décès liés au coronavirus dans le pays, le plus endeuillé d’Europe avec plus de 127 000 morts.  

Le gouvernement a commencé à lever les restrictions et doit annoncer vendredi les futures règles en matière de voyages internationaux, au moment où il redoute l’importation de variants plus contagieux ou résistants aux vaccins.

Le service public de santé en Angleterre, Public Health England (PHE), a annoncé vendredi avoir classé le variant détecté en Inde, VOC-21APR-02, comme « variant préoccupant » après une hausse du nombre de cas de 202 à 520 la semaine dernière.

La plupart des cas étaient concentrés à Bolton, dans le nord-ouest de l’Angleterre et à Londres, et près de la moitié des cas étaient liés à des voyages à l’étranger.

« Il y a des indications que [ce variant] est plus transmissible », a déclaré Susan Hopkins, directrice de la réponse stratégique à la COVID-19 au sein de PHE.

L’Inde a connu ces derniers jours une augmentation catastrophique du nombre de cas de coronavirus.