(Berlin) La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté jeudi les pays occidentaux à ne pas laisser l’énorme fardeau financier provoqué par la pandémie les dissuader d’investir dans la lutte contre le changement climatique.

« Je regarde les prochaines années non sans préoccupation », a admis la dirigeante intervenant en visioconférence à la conférence internationale dans le cadre du dialogue sur le climat de Petersberg.

« Trous budgétaires déments »

« Dans les pays industrialisés, cette pandémie a provoqué des trous budgétaires déments […] Et pourtant, nous ne devons pas relâcher nos responsabilités internationales », a-t-elle souligné.

« Nous avons beaucoup investi pour lutter contre cette pandémie », a-t-elle ajouté. « Nous […] avons décidé de ne pas compenser cela en dépensant moins pour l’aide au développement, la protection du climat et la biodiversité », a-t-elle encore dit.  

Or, selon elle, « la pression budgétaire dans les pays développés […] sera très, très élevée » dans les prochaines années.

La chancelière, qui doit se retirer de la vie politique à l’issue des élections législatives du 26 septembre, a réitéré l’objectif de l’Allemagne de réduire désormais de 65 % ses émissions d’ici 2030 par rapport à 1990 contre 55 % visé auparavant, puis de 88 % d’ici 2040.

Un projet de loi en ce sens doit être déposé la semaine prochaine en conseil des ministres.  

Berlin a présenté ses nouvelles ambitions en matière de protection du climat mercredi, après avoir été sévèrement épinglé par la Cour constitutionnelle qui avait jugé trop peu ambitieux ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Angela Merkel a par ailleurs invité les autres pays à imiter l’Allemagne en instaurant des taxes sur les émissions de carbone, un « instrument particulièrement adapté » sur la voie de la neutralité carbone, a-t-elle insisté.  

En janvier, l’Allemagne a imposé une taxe de 25 euros (près de 37 dollars canadiens) par tonne de dioxyde de carbone émis par les secteurs du transport et du chauffage.

Le dialogue de Petersberg, que Mme Merkel a lancé après l’enlisement des négociations lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique en 2009, vise à préparer les conférences annuelles de l’ONU sur les changements climatiques (COP).