(Paris) La candidate à l’Élysée Marine Le Pen a salué « la grandeur » de Napoléon 1er, figure controversée de l’Histoire de France, qui a oeuvré à la « réorganisation de la France comme (à) l’unité de la Nation » dans une « volonté pacificatrice ».

« Vive l’empereur, vive la grandeur », écrit la présidente du Rassemblement national dans une tribune diffusée mardi soir sur le site de la Revue politique et parlementaire, à la veille de commémorations des 200 ans de sa mort.

La cheffe du RN a « regretté » mardi matin sur RTL qu’Emmanuel Macron « commémore à la va-vite » la mort de Napoléon 1er. « Il a tant fait pour le pays, il a tant donné au monde qu’on aurait pu au moins faire une année Napoléon », selon elle.

Le président de la République doit marquer mercredi cet anniversaire avec un discours dans lequel il va « regarder en face » l’héritage laissé par l’empereur, mort le 5 mai 1821 en exil sur l’île britannique de Sainte-Hélène, célébré comme le dirigeant visionnaire ayant posé les bases de l’État moderne mais aussi accusé d’avoir rétabli l’esclavage en 1802.

PHOTO THOMAS COEX, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Ce portrait officiel de l'empereur Napoléon 1er, du peintre François Gérard, est aujourd'hui exposé au Château de Fontainebleau, au sud de Paris.

Ce bicentenaire « est une invitation à puiser dans notre histoire la puissante évocation de l’âme de notre peuple », souligne dans sa tribune Marine Le Pen.

La candidate, qui reproche souvent à l’exécutif son inaction, cite le philosophe allemand Hegel qui « voyait en ce héros épique l’homme d’action par excellence ».

« C’est lui qui, dans une France “en combustion” » après la Révolution, « dans cette France tragiquement régicide, dompta cette furie fratricide qui aurait emmené les Français au chaos si sa volonté pacificatrice et unificatrice ne s’était imposée », estime la dirigeante d’extrême droite, qui veut elle-même être la présidente de la « paix civile » et considère que la réélection d’Emmanuel Macron à l’Élysée conduirait à un « chaos général ».  

« Même si aucun personnage historique n’est exempt de reproches […] faut-il se limiter à l’ingratitude historique, à ses tristes jérémiades dans laquelle sombrent de prétendues élites, asservies à l’idéologie de la déconstruction » ? demande en outre la cheffe du RN, qui critique la politique de la « repentance » d’Emmanuel Macron sur les dossiers mémoriels comme l’action de la France en Algérie ou au Rwanda.  

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, également candidat à la présidentielle, s’est indigné dans un communiqué d’une commémoration « en catimini » et se rendra mercredi aux Invalides pour « célébrer l’empereur ».