(Bruxelles) Le variant « indien » du coronavirus a été détecté pour la première fois en Belgique au sein d’un groupe d’étudiants arrivé ce mois-ci d’Inde via l’aéroport parisien de Roissy, a-t-on appris jeudi de source officielle à Bruxelles.

Les services de Pedro Facon, qui a le titre de commissaire du gouvernement belge responsable de la crise sanitaire, ont confirmé à l’AFP des informations des médias et d’experts belges.

Étudiants en soins infirmiers

Au total 20 étudiants indiens ont été déclarés positifs au nouveau variant et placés en quarantaine, 11 dans la ville d’Alost (11) et 9 à Louvain, où ils étaient arrivés à la mi-avril pour suivre une formation en soins infirmiers.

Selon plusieurs experts, ils auraient été victimes d’un « super contaminateur », peut-être au sein même de leur groupe, lors du trajet en bus qui les a amenés de la région parisienne en Belgique.

« Ces étudiants respectent un isolement strict depuis leur arrivée. 20 des 43 étudiants sont à ce jour infectés par le variant “Indien” », a tweeté le microbiologiste Emmanuel André, de l’université catholique de Louvain.

Le virologue Marc Van Ranst, autre expert belge très en vue dans la crise, a expliqué à une radio flamande que le groupe avait atterri à Roissy le 12 avril, et que cinq jours plus tard plusieurs étudiants étaient tombés malades, avec des symptômes du virus.

Les analyses menées dans le laboratoire de référence de l’université de Louvain ont permis de diagnostiquer la présence du variant indien, déjà identifié au Royaume-Uni et qui suscite l’inquiétude.  

103 cas au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni a restreint lundi les vols en provenance de l’Inde à ses seuls résidents, après la confirmation de 103 cas de ce variant sur son territoire, et la France a ajouté mercredi l’Inde à la liste de pays dont les voyageurs sont soumis à une quarantaine obligatoire.

Ce variant, détecté dans l’ouest de l’Inde en octobre, est qualifié de « double mutant » parce qu’il est notamment porteur de deux mutations préoccupantes au niveau de la protéine de pointe du virus Sars-CoV-2. L’une d’elles pourrait être capable d’entraîner une augmentation de la transmission.

Le bourgmestre d’Alost, Christoph D’Haese, a jugé « inacceptable » qu’un porteur de ce variant ait pu entrer sur le territoire belge sans avoir été détecté et isolé au préalable. Selon l’élu, il a fallu « un troisième test » pour aboutir à un résultat positif.

Les étudiants avaient dû subir un test PCR dans leur pays avant de prendre l’avion, puis de nouveau un test rapide à leur arrivée à Roissy, d’après les médias belges.

En Belgique, pays de 11,5 millions d’habitants, la pandémie a fait près de 24 000 morts, et la troisième vague met de nouveau sous forte pression le système hospitalier depuis un mois.

Celle-ci est due à la virulence du variant britannique qui représente actuellement 85 % des souches de virus en circulation dans le pays, les sud-africain et brésilien comptant à eux deux pour moins de 10 %.