(La Haye) L’Agence européenne des médicaments (EMA) prévoit de s’exprimer la semaine prochaine sur le vaccin Janssen (Johnson & Johnson) contre la COVID-19, dont l’utilisation a été suspendue aux États-Unis et en Afrique du Sud en raison de l’apparition rare de graves caillots sanguins.

« L’EMA enquête sur tous les cas signalés et décidera si une action réglementaire est nécessaire ». Elle « prévoit actuellement de publier une recommandation la semaine prochaine », a déclaré le régulateur, qui reste pour l’instant d’avis que les bénéfices l’emportent sur les risques.

Autorisé au Canada

Le vaccin de Johnson & Johnson est autorisé au Canada et dans l’Union européenne (sous le nom de Janssen) mais n’a pas encore été administré.

La pharmaceutique américaine a de son côté décidé de retarder le déploiement de son vaccin monodose en Europe, où il avait été le quatrième à obtenir une autorisation de l’Agence européenne des médicaments le mois dernier.

« Alors que son examen est en cours, l’EMA reste d’avis que les avantages du vaccin (de Johnson & Johnson) dans la prévention de la COVID-19 l’emportent sur les risques d’effets secondaires », a précisé le régulateur européen, basé à Amsterdam.

L’américain Johnson & Johnson, qui doit livrer 55 millions de doses à l’UE au 2e trimestre, a annoncé mardi « retarder le déploiement » de son vaccin unidose en Europe après le signalement de caillots de sang chez des personnes vaccinées aux États-Unis, où six personnes entre 18 et 48 ans ont présenté après l’injection des symptômes de thrombose cérébrale, conjugués avec une chute de leur niveau de plaquettes sanguines.

Les vaccins AstraZeneca et Johnson & Johnson, basés sur la même technologie, sont suspectés de provoquer un type très rare de caillots sanguins.

L’usage du vaccin AstraZeneca a été drastiquement restreint dans la plupart des pays de l’UE en raison de possibles cas de thrombose, et le Danemark a annoncé mercredi y renoncer définitivement.

L’EMA a annoncé le 7 avril que les caillots sanguins devraient être répertoriés comme effet secondaire « très rare » du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19, tout en estimant que les bénéfices l’emportent sur les risques.

Un comité du régulateur travaille sur un examen qui doit « permettre aux autorités de replacer les risques » du vaccin AstraZeneca « dans le contexte des bénéfices des campagnes de vaccination en cours », a indiqué l’EMA mercredi.