(Londres) Cinq jours avant d’escorter ensemble le cercueil de leur grand-père, les princes William et Harry ont rendu hommage lundi au prince Philip et à sa vie consacrée à la couronne et à la reine.

Après les prises de parole des enfants du prince Philip durant le week-end, les deux frères aux relations distendues ont à leur tour salué publiquement la mémoire de leur grand-père, mort « paisiblement » vendredi à 99 ans au château de Windsor, à l’ouest de Londres.

« Le siècle de vie de mon grand-père a été défini par le service à son pays et au Commonwealth, à son épouse et reine, et à notre famille », a salué le prince William, l’aîné des petits-enfants de la reine Elizabeth et du prince Philip.

« Mon grand-père était un homme extraordinaire et faisait partie d’une génération extraordinaire », a poursuivi William, deuxième dans l’ordre de succession au trône, ajoutant que son épouse Catherine et lui continueront « à faire ce qu’il aurait voulu : soutenir la reine dans les années à venir ».

Dans la foulée, le prince Harry a salué « un homme de devoir, d’honneur et au fort sens de l’humour ». Rentré selon les médias britanniques pour la première fois au Royaume-Uni depuis sa mise en retrait fracassante de la monarchie, le duc de Sussex a rendu hommage à son grand-père, « un roc pour Sa Majesté la reine à la dévotion inégalée ».

« Pour moi […], c’était mon papy : un maître du barbecue, une légende de la plaisanterie et malicieux jusqu’au bout », a-t-il confié.

Son épouse Meghan, 39 ans, qui attend son deuxième enfant pour cet été, reste en revanche en Californie. Son médecin lui a conseillé de ne pas se rendre au Royaume-Uni, selon le palais de Buckingham.

Samedi, Harry et William suivront à pied le cercueil de leur grand-père jusqu’à la chapelle St George du château de Windsor où aura lieu la cérémonie, comme ils l’avaient fait derrière celui de leur mère Diana après sa mort en 1997 à Paris.

C’est le grand retour d’Harry après l’interview choc qu’il a donnée avec son épouse à Oprah Winfrey le 7 mars. Il a accusé « la Firme », surnom de la monarchie, de ne pas avoir été capable de soutenir sa femme, alors que celle-ci avait évoqué ses pensées suicidaires, et de racisme.

Harry, 36 ans, s’était aussi dit « vraiment déçu » par le manque de soutien de son père, le prince Charles, et avait révélé s’être éloigné de son frère.

« Grand-père de la nation »

Patriarche de la famille royale, homme réputé pour son fort caractère, son franc-parler, mais aussi son dévouement à la reine et au pays, Philip aurait eu 100 ans le 10 juin.

En raison de la crise sanitaire, les obsèques du prince, organisées samedi prochain au château de Windsor, quatre jours avant le 95e anniversaire d’Élisabeth II, se tiendront en comité restreint, seules 30 personnes pouvant y assister.  

Devant le Parlement rappelé un jour plus tôt pour un hommage et une minute de silence, le premier ministre Boris Johnson a salué le « soutien sans relâche » du prince Philip envers la reine qu’il a épaulée pendant leurs 73 ans de mariage. Le chef du gouvernement conservateur a souligné l’engagement de l’époux de la reine auprès des jeunes et pour l’environnement.

Plus tôt, les députés du Parlement local écossais ont salué la mémoire de celui qui était aussi duc d’Édimbourg et observé une minute de silence.  

Après avoir servi durant la Seconde Guerre mondiale, « il a été confronté au défi d’être le mari d’une femme puissante à une époque où c’était encore plus une exception qu’aujourd’hui », a souligné la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon.  

Des hommages sont organisés depuis la mort du prince, avec samedi des tirs de canon dans tout le pays et des minutes de silence dans les stades. Les dépôts de fleurs s’accumulent devant les grilles des palais de Windsor et Buckingham, malgré les appels au public à ne pas se rassembler en raison de la pandémie.  

Son décès laisse un « grand vide » dans la vie de la reine, a rapporté son fils Andrew à l’issue d’une messe commémorative dimanche.  

« Nous avons presque perdu le grand-père de la nation », a estimé Andrew, retiré de la vie publique depuis 2019 en raison de ses liens amicaux avec le défunt financier américain Jeffrey Epstein, accusé de trafic de mineures.