(Grenoble) La famille d’un homme de 63 ans, décédé en mars en Haute-Savoie de « multiples thromboses » après avoir reçu une première injection du vaccin anti-COVID-19 d’AstraZeneca, a déposé plainte à la police pour « homicide involontaire », a-t-on appris mardi auprès du parquet d’Annecy.

« La plainte m’a été déposée en urgence ce mardi matin », a confirmé à l’AFP Véronique Denizot, procureure de la République à Annecy.

Il ne s’agit pas de la première procédure visant en France le vaccin du laboratoire anglo-suédois : une autre « plainte contre X » a été déposée à Toulouse après la mort d’une femme de 38 ans et le parquet de Nantes a ouvert une enquête préliminaire à la suite du décès d’un étudiant en médecine.

Ces plaintes pourraient être examinées conjointement par le parquet de Paris dans le cadre d’un regroupement. Sinon, la plainte pourrait être traitée localement, a indiqué Me Denizot.

Porter « plainte contre X », en droit français, désigne la procédure qui consiste à porter plainte contre un individu dont on ne connaît pas l’identité.

Selon le quotidien régional Le Dauphiné Libéré, qui a révélé l’information, la plainte a été enregistrée par les gendarmes de Seynod vendredi 2 avril, un peu plus de deux semaines après le décès, le 18 mars à Annecy, de ce sexagénaire qui venait de recevoir la première injection du controversé vaccin anti-COVID-19.

Ses proches ont signalé le drame à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui a ordonné un supplément d’information pour préciser les causes de sa mort.

Persuadés « à 95 % » qu’un lien avec la vaccination peut être établi, les proches de la victime tentent de faire reconnaître son décès comme une conséquence de l’injection et de l’intégrer au rapport sur les effets indésirables d’AstraZeneca.

« En l’espace d’un jour et demi, il a multiplié problème sur problèmes, des thromboses sur des organes vitaux, le foie, les reins, le cerveau… puis il a été placé en réanimation. Cela a été fulgurant », témoigne son frère dans une vidéo publiée par le quotidien sur son site internet.

Mardi, Rogerio Pinto de Sa Gaspar, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a estimé que la balance risque/bénéfice continuait à peser « largement » en faveur de l’utilisation du vaccin anti-COVID-19 d’AstraZeneca.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a quant à elle indiqué qu’elle était toujours en train d’évaluer la sûreté du vaccin à la lueur de ces nouvelles informations.