(Rome) C’est le premier jour de Harlock à l’école de détection de la COVID-19 dans les environs de Rome et elle est déjà très prometteuse.

La première tâche de ce berger allemand ce matin est simplement de poser sa truffe humide sur un tuyau noir.

« Renifle », l’encourage son maître, Massimiliano Macera, qui récompense son élève avec des friandises à chaque fois que sa truffe touche le tuyau.

« Elle a déjà tout compris ! » s’extasie Massimiliano à propos de Harlock, qui fait partie d’un groupe de chiens s’entraînant à repérer par le flair le virus responsable de la pandémie.

Ce projet lancé il y a une dizaine de jours au Campus Bio-Medico, un hôpital universitaire dans la banlieue de Rome, vise à apprendre aux chiens à détecter la présence du coronavirus dans la sueur humaine.

S’il s’avère fiable, ce procédé pourrait devenir un moyen plus rapide et économique pour détecter le virus lors de rassemblements comme un match de soccer ou un concert.

« Si nous devons tester un millier de personnes avec un test traditionnel, cela prend une vingtaine de minutes par personne », explique à l’AFP Massimo Ciccozzo, professeur d’épidémiologie. « Un chien utilisant son odorat aurait besoin de 30 secondes au maximum ».  

Les chiens, avec leur truffe hypersensible dotée de récepteurs olfactifs, sont de plus en plus utilisés pour détecter les maladies humaines comme le cancer ou le diabète.

Avec la pandémie, des chercheurs ont lancé plusieurs essais avec des chiens à travers le monde, notamment en Finlande, en Allemagne, en France et aux Émirats arabes unis.

Mais certains scientifiques estiment que les tests de ce genre n’ont pas encore été adoptés à grande échelle en partie à cause du manque d’études scientifiques sur le sujet.

« Un jeu »

Six chiens appartenant à la société de M. Macera, SecurityDogs, participent au programme, dont Rome, un berger hollandais de 4 ans revêtu d’un harnais noir et turquoise portant l’inscription « Cov19Dog ».

« La première partie de l’entraînement des chiens consiste à leur faire reconnaître les composés organiques volatils caractérisant la COVID-19 », observe Silvia Angeletti, directeur de laboratoire à l’hôpital.

Selon elle, cette étude est la première basée à la fois sur la recherche en laboratoire et l’expérimentation sur le terrain.

Durant la phase d’entraînement, des échantillons biologiques ont été prélevés sur des patients malades du coronavirus soignés dans l’hôpital.

Lorsque les chiens pourront reconnaître le virus de façon suffisamment fiable, leur truffe sera sollicités pour détecter des cas positifs dans le centre de test drive-in se trouvant près de l’hôpital.

Les personnes volontaires pour participer à cette expérience devront remettre une morceau de gaze avec leur sueur, qui sera placé dans une salle de test où il pourra être reniflé par les chiens.

Les résultats de ces tests seront ensuite comparés à ceux des tests traditionnels réalisés sur chaque patient.

Pour le moment, Harlock s’amuse juste dans la salle d’entraînement sans avoir conscience de l’importance potentielle de son travail et de celui de ses congénères.

« Le matin ils ont hâte de commencer », se réjouit M. Macera. « Pour eux, ce travail est un jeu. Ce sont déjà des experts, ils le font avec un certain naturel ».