(La Haye) La police néerlandaise a annoncé lundi avoir arrêté quatre personnes ayant attaqué des journalistes devant des églises qui avaient rouvert malgré les consignes gouvernementales anti-COVID-19.

Un journaliste de télévision a été heurté par une voiture et agressé dans la ville d’Urk dimanche, tandis qu’un autre a été frappé à coups de pied à Krimpen aan den IJssel, près du port de Rotterdam.

Urk, située dans la « ceinture biblique » où l’Église réformée orthodoxe néerlandaise est influente, fut le théâtre des premières émeutes en janvier contre un couvre-feu national visant à combattre la pandémie.  

La police y a arrêté un homme de 35 ans dimanche, soupçonné d’agression lors de l’incident impliquant la voiture, et deux autres hommes de 26 et 28 ans lundi, selon un communiqué de la police.

Parallèlement, un homme de 43 ans a été arrêté à Krimpen aan den IJssel, selon l’agence de presse ANP.

Une vidéo de la télévision publique NOS montre une voiture gris métallisé heurtant un journaliste d’une autre chaîne, PowNed, alors qu’il essayait d’interviewer des personnes devant l’église Sionkerk à Urk.

Dans l’autre incident, un journaliste de RTV Rijnmond déclare avoir reçu des coups de pied dans le dos et été bousculé. Une vidéo montre une rixe après l’incident.

Des centaines de fidèles sont retournés à l’église dimanche, malgré les recommandations officielles de limiter les rassemblements à moins de 30 personnes.

À cause des lois sur la liberté de religion, le gouvernement néerlandais n’est pas autorisé à intervenir ou infliger des amendes concernant ce qui se passe dans une église, selon la chaîne publique NOS.

Les médias néerlandais ont critiqué l’inaction de la police, pourtant présente devant l’église d’Urk.

« Ces attaques directes contre le journalisme sont inacceptables », a estimé la Société néerlandaise des rédacteurs en chef, dénonçant « une attaque contre la liberté de la presse ».

Pour le rédacteur en chef de PowNed, Dominique Weesie, la police a fait « n’importe quoi ».

Cette dernière a expliqué n’avoir pas arrêté le conducteur de la voiture à Urk plus tôt afin de « maintenir la paix ».

Un centre de dépistage de la COVID-19 avait été incendié à Urk en janvier, lors de la première nuit de couvre-feu national aux Pays-Bas. Les troubles se sont ensuite étendus à des grandes villes.