(Paris) L’Allemagne va renforcer les contrôles sanitaires pour les voyageurs arrivant de France, avec « tests obligatoires » et « contrôles aléatoires », a annoncé vendredi le chef de la diplomatie française.

« L’explosion de la pandémie en Allemagne va plus vite que ce qu’ils ne pensaient et donc ils vont renforcer les tests sanitaires à l’entrée du territoire allemand en raison de l’extension de la pandémie en ce moment en France », a déclaré Jean-Yves Le Drian sur la radio France Info.

« Cela veut dire des contrôles aléatoires sanitaires plus renforcés que ce qui existait jusqu’à présent, avec tests obligatoires et quarantaine conseillée », a précisé le ministre.

Pour les travailleurs frontaliers, des discussions sont en cours avec les régions concernées pour « essayer d’adapter le mieux possible [ces mesures] et faire en sorte que ces salariés soient le moins pénalisés possible ». « Mais il y aura obligation de tests sanitaires », a-t-il noté.

L’Allemagne va classer la France en zone à haut risque face à la pandémie de COVID-19, a annoncé jeudi soir la chancelière Angela Merkel.

Cette décision devrait intervenir dès vendredi et être annoncée par l’institut de veille sanitaire national RKI, selon le quotidien allemand FAZ.

Jusqu’ici, seul le département frontalier de la Moselle est classé par l’Allemagne en zone à haut risque.

Une telle mesure entraîne d’importantes restrictions de circulation, allant de l’obligation de présenter un test négatif à l’entrée sur le territoire allemand, à la mise en quarantaine pendant 10 jours, voire à l’imposition de contrôles stricts aux frontières.

De tels contrôles ont été mis en place par l’Allemagne tout dernièrement avec la Pologne, et avant cela avec la République tchèque et le Tyrol autrichien.

En revanche la Moselle, département frontalier des régions allemandes de Sarre et Rhénanie-Palatinat, est soumise à un régime plus souple de contrôles aléatoires et de tests antigéniques pour les travailleurs frontaliers.

Mme Merkel avait laissé entendre jeudi soir que la France dans son ensemble pourrait bénéficier de ce traitement de faveur, et éviter des contrôles aux frontières stricts, même si son territoire est classé en zone d’incidence élevé dans son intégralité.