(Moscou) L’opposant russe Alexeï Navalny, qui purge une peine de deux ans et demi dans une colonie pénitentiaire,  a comparé lundi sa vie quotidienne de détenu à celle d’un Stormtrooper, les soldats impériaux de la saga Star Wars.

Dans un message publié sur Instagram, l’opposant de 44 ans décrit sa routine matinale, qui commence par un réveil à 6 h du matin suivi d’exercices physiques.

« Mais avant l’exercice, on écoute l’hymne national », poursuit-il.  

Imaginez ça, la zone autour des baraquements, la neige, des hommes en tenue de prisonnier noire, botte et chapka de fourrure qui se tiennent dans l’obscurité les mains dans le dos, et un haut-parleur monté sur un mât retentit dans toute la zone : « Sois glorieuse, notre libre Patrie ». Un vrai délice.

Alexy Navalny, dans une publication Instagram

PHOTO EVGENIA NOVOZHENINA, ARCHIVES REUTERS

Des gardes traversent la cour de la colonie pénitentiaire SIZO-3, dans la municipalité de Kolchugino, où est emprisonné l’opposant Alexeï Navalny.

« Vient ensuite un exercice de marche sur place que tout le monde dans mon détachement appelle ‘L’Empire contre-attaque’ » poursuit Navalny.

« À ce moment-là, j’imagine que je tourne le remake russe de La Guerre des étoiles où, au lieu des Stormtroopers impériaux, il y a des condamnés avec des sacs à dos et des ouchankas », ces chapkas de fourrure russes disposant de rabats pour les oreilles.

« Défendant les intérêts de l’Empereur, les prisonniers de l’espace voyagent de planète en planète, réprimant les rebelles. Mais quel que soit l’endroit où ils se trouvent, à 6 h 05 ils écoutent l’hymne, à 6 h 10 ils font leurs exercices », poursuit Alexeï Navalny.

C’est la deuxième fois que l’opposant publie un message depuis son arrivée dans la colonie pénitentiaire n°2 de Pokrov, à 100 km de Moscou, où il doit purger sa peine. Dans le premier la semaine dernière, il comparait son lieu de détention à un « camp de concentration ».

Il a été arrêté à son retour de Russie en janvier, après plusieurs mois de convalescence en Allemagne où il se remettait d’un empoisonnement pour lequel il accuse le Kremlin.  

Condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude datant de 2014 qu’il dénonce comme politique, il est visé par plusieurs autres procédures judiciaires.

Plus tôt lundi, la justice russe a rejeté un recours de l’opposant qui accuse d’« inaction » les enquêteurs ayant refusé d’ouvrir une enquête sur son empoisonnement.