(Erevan) L’Arménie a accusé vendredi l’Azerbaïdjan d’avoir commis des « crimes de guerre » lors du conflit ayant opposé ces deux pays du Caucase à l’automne dernier dans la région séparatiste du Nagorny Karabakh.

Ces accusations interviennent alors que l’ONG Human Rights Watch a publié le même jour un rapport indiquant que l’armée azerbaïdjanaise a « maltraité des prisonniers de guerre arméniens » en les soumettant à « un traitement cruel et dégradant ainsi qu’à des tortures ».  

L’ONG a appelé Bakou à « libérer immédiatement » tous les prisonniers arméniens restants, civils et militaires.  

La porte-parole de la diplomatie arménienne, Anna Naghdalian, a réagi en affirmant que ce rapport prouvait que l’Azerbaïdjan a commis « des crimes de guerre à grande échelle » contre des prisonniers arméniens.

« Les rapports de mauvais traitements et de torture contre des prisonniers de guerre arméniens montrent un aspect systématique », a-t-elle affirmé à l’AFP, ajoutant que leur détention prolongée pourrait même relever « de crimes contre l’humanité ».

Bakou, qui rejette ces accusations, affirme que tous les prisonniers ont été libérés et renvoyés en Arménie.

Cela étant, le chef de la diplomatie azerbaïdjanaise, Djeyhoun Baïramov, a affirmé mercredi que l’Azerbaïdjan ne considérait pas comme des prisonniers de guerre les personnes détenues après la signature du cessez-le-feu de novembre dernier.  

Ce cessez-le-feu, négocié par Moscou après six semaines de combats ayant fait plus de 6000 morts, a impliqué d’importantes pertes territoriales pour la partie arménienne et le déploiement de forces de la paix russes.

PHOTO KAREN MINASYAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Funérailles de soldats arméniens à Erevan, le 13 novembre

En décembre, l’ONG Amnistie internationale avait appelé Bakou et Erevan à enquêter sur des crimes de guerre commis par les deux camps.

Tandis que l’Arménie n’a encore ouvert aucune enquête, l’Azerbaïdjan a arrêté en décembre deux de ses militaires accusés d’avoir mutilé les corps de soldats arméniens.