(Berlin) L’Allemagne est confrontée à une augmentation « très clairement exponentielle » des infections à la COVID-19, liée en particulier à la diffusion du variant britannique, a déclaré vendredi le vice-président de l’institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI).

« Il est tout à fait possible que nous ayons à Pâques une situation similaire à celle que nous avons connue avant Noël, avec un nombre très élevé de cas, de nombreux cas graves et de décès, et des hôpitaux débordés », a prévenu lors d’une conférence de presse Lars Schaade.

« Nous sommes dans la troisième vague de la pandémie, les chiffres augmentent, la proportion de variants est importante », a renchéri le ministre de la Santé, Jens Spahn.

L’Allemagne a enregistré plus de 17 000 cas officiellement déclarés en 24 heures, soit environ 5000 de plus qu’il y a une semaine. Le taux d’incidence atteignait vendredi 95,6 (contre 90 jeudi), tout proche de la barre des 100 censée déclencher de nouvelles restrictions.

Angela Merkel et les dirigeants des 16 länder se réuniront lundi pour décider d’éventuelles nouvelles fermetures alors le pays avait pu procéder début mars à quelques assouplissements.

L’Allemagne table sur la montée en puissance de sa campagne de vaccination pour stopper cette hausse. Les vaccinations avec le vaccin AstraZeneca reprennent ainsi vendredi, après quatre jours d’interruption.

Mais « une analyse honnête de la situation montre qu’il n’y a pas encore assez de vaccins en Europe pour arrêter la troisième vague par la seule vaccination », a admis M. Spahn.

PHOTO ODD ANDERSEN, REUTERS

Le ministre de la Santé, Jens Spahn

« Même si les livraisons des commandes de l’UE sont désormais fiables, il faudra encore plusieurs semaines avant que les groupes à risque soient entièrement vaccinés », a-t-il ajouté. « Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons parler d’ouvertures plus larges de la société. Nous aurons donc encore besoin d’une certaine résistance », a expliqué le ministre conservateur.

« Vous pouvez le tourner comme vous voulez, nous devons revenir au verrouillage », a asséné Karl Lauterbach, expert sanitaire du parti social-démocrate, lors de cette conférence de presse.