(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson a assuré jeudi que la réduction en avril des approvisionnements en vaccins contre la COVID-19 au Royaume-Uni serait sans effet sur la levée progressive du confinement en vigueur depuis plus de deux mois et demi.

« Il n’y a aucun changement pour les prochaines étapes de la feuille de route », a déclaré lors d’une conférence de presse le chef du gouvernement conservateur, assurant que le pays se trouve toujours en « bonne voie » sur « le chemin vers la liberté ».

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Selon le ministre de la Santé du Royaume-Uni, les problèmes d’approvisionnements sont attribuables à « un retard dans l’arrivée prévue » de vaccins produits par le Serum Institute en Inde (SII).

Face aux craintes que la campagne de vaccination britannique, l’une des plus avancées au monde avec plus de 25 millions de premières doses administrées, ne ralentisse, le chef du gouvernement conservateur a assuré que le pays maintient ses objectifs. Il prévoit toujours de proposer une première dose à tous les plus de 50 ans d’ici à la mi-avril et à tous les adultes à la fin juillet, message martelé depuis 24 heures par son ministre de la Santé.

« Les approvisionnements seront plus restreints en avril que ce mois-ci et il y a un nombre très important de deuxièmes doses à administrer », a reconnu devant le Parlement le ministre de la Santé, Matt Hancock, mais « il n’y aura pas de semaine en avril sans premières doses » administrées.

Âgé de 56 ans, Boris Johnson a précisé qu’il se ferait vacciner vendredi avec le sérum AstraZeneca, dont les régulateurs britannique et européen ont assuré jeudi qu’il est « sûr », après que plusieurs pays en Europe ont décidé de le suspendre en raison de craintes, notamment de caillots sanguins.

Retards de livraison

Dans une lettre qui a fuité dans les médias, le service public de santé (NHS) avertit d’une « réduction importante » dans l’approvisionnement hebdomadaire à partir du 29 mars, pour une durée d’un mois, sans détailler ni les causes ni les fabricants concernés.

Selon Matt Hancock, qui n’a pas donné de chiffres, ces problèmes d’approvisionnements sont attribuables à « un retard dans l’arrivée prévue » de vaccins produits par le Serum Institute en Inde (SII).

Il a par ailleurs fait état de 1,7 million de doses retardées la semaine dernière en raison de la nécessité de les soumettre à des tests de sûreté complémentaires.  

Selon les médias britanniques, le retard de livraison par le SII porte sur cinq millions de doses produites pour le laboratoire AstraZeneca, déjà mis en cause dans l’UE pour une réduction de ses fournitures.

« Cinq millions de doses avaient été livrées au Royaume-Uni il y a quelques semaines et nous essaierons d’en fournir davantage plus tard, sur la base de la situation actuelle et des besoins pour le programme d’immunisation du gouvernement en Inde », a réagi un porte-parole de l’Institut.  

De son côté, sans mentionner l’Inde, AstraZeneca a assuré que sa chaîne d’approvisionnement ne connaissait « aucune perturbation » et qu’il n’y avait « pas d’impact » sur le calendrier de livraison.  

Avec celui de Pfizer/BioNTech, le vaccin développé par AstraZeneca avec l’université d’Oxford est l’un des deux actuellement administrés au Royaume-Uni, qui avec plus de 125 000 morts est le pays le plus durement frappé par la pandémie en Europe.

Interrogé par l’AFP, le groupe Pfizer a lui aussi indiqué que ses livraisons de vaccins pour le premier trimestre au Royaume-Uni se déroulaient « comme prévu ». « Notre approvisionnement global prévu pour le deuxième trimestre demeure inchangé », a précisé un porte-parole.  

Selon le ministre de la Santé, les doses du troisième vaccin approuvé par les autorités sanitaires au Royaume-Uni, celui du laboratoire américain Moderna, arriveront « dans les prochaines semaines ».