(Helsinki) Trois adolescents sont jugés depuis mercredi en Finlande pour le meurtre d’un garçon de 16 ans, qu’ils sont accusés d’avoir battu à mort sur fond de harcèlement, une affaire qui a révélé les faiblesses du système de protection des jeunes placés en foyer.

Selon les autorités, la victime a été « sadiquement » agressée pendant plusieurs heures avant de mourir le 4 décembre dernier dans un parc de Koskela, dans le nord de la capitale Helsinki, un évènement qualifié de « choquant » par la ministre de l’Intérieur Maria Ohisalo.

Les trois accusés, des garçons âgés de 15 à 16 ans au moment des faits, comparaissent pour meurtre, mais aussi pour vol et pour plusieurs autres agressions à l’égard de la victime, durant les cinq mois précédant sa mort, d’après l’acte de mise en accusation consulté par l’AFP.

Lésions au cerveau, poumon perforé

Tous nient avoir tué la victime qui, selon le parquet, est mort de lésions cérébrales et d’une perforation du poumon causée par des côtes cassées.

Dans cette affaire, un quatrième garçon est également poursuivi pour vol.

« Ce n’était pas un jeu, mais de la pure violence », a déclaré le procureur Satu Pomoell au tribunal.

Selon une enquête réalisée par la télévision publique Yle, le foyer où était placée la victime avait refusé de le rechercher le week-end suivant les faits.

Le corps du garçon n’a été découvert que le lundi suivant, trois jours après sa mort.

La Protection de la jeunesse critiquée

Des enseignants ont également reconnu, sur la chaîne Yle, être intervenus « trop tard » face aux difficultés de l’adolescent.

La police dit aujourd’hui enquêter pour savoir si des accusations doivent être portées contre le personnel enseignant ou la protection de l’enfance.

Sur son blogue, une responsable de la police, Jonna Turunen, a montré du doigt un système qui « n’est pas en mesure de protéger suffisamment » les enfants placés.

Selon des chiffres officiels, près d’un jeune sur deux âgés de 14 à 16 ans et placés en foyer en Finlande a récemment été victime de harcèlement et de menaces de violence.

Le procès doit se poursuivre jusqu’au 3 mars à Helsinki, avant un verdict attendu plus tard dans l’année.