(Washington) Les États-Unis ont de nouveau appelé mercredi la Turquie à renoncer au système de missiles S-400 acheté à la Russie, semblant fermer la porte à une offre de négociation formulée par Ankara.

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar avait dit, dans un entretien publié mardi, que son gouvernement était prêt à ne pas utiliser les S-400 pour apaiser les tensions sur ce dossier qui envenime les relations entre les deux pays alliés au sein de l’OTAN.

« Nous sommes ouverts à une négociation sur un modèle semblable à celui en vigueur pour les S-300 présents sur l’île de Crète, en Grèce », avait-il affirmé. Il a ajouté que la Turquie n’avait pas à utiliser les S-400 « tout le temps », mais qu’elle en déciderait « en fonction de l’état de la menace ».

Face à de vives protestations de la Turquie, Chypre avait en 1999 renoncé à déployer sur son territoire des missiles S-300 commandés à la Russie et les avait installés en Crète en accord avec Athènes.  

Interrogé sur cette possible ouverture diplomatique turque, le porte-parole du département américain a répondu mercredi que la politique de Washington sur cette question n’avait « pas changé ».

« Les S-400 russes sont incompatibles avec l’équipement de l’OTAN, ils menacent la sécurité de la technologie de l’OTAN et ils ne sont pas conformes aux engagements de la Turquie en tant que membre de l’OTAN », a dit Ned Price devant la presse.

« Nous continuons d’exhorter la Turquie à ne pas conserver ce système », a-t-il insisté.

Des responsables américains ont en outre relativisé le parallèle avec les S-300, jugeant que les S-400 étaient un système beaucoup plus sophistiqué.

Washington a interdit en décembre l’attribution de tout permis d’exportation d’armes au SSB, l’agence gouvernementale turque chargée des achats d’équipements militaires, pour punir Ankara de l’acquisition des S-400.

Avant les sanctions, les États-Unis avaient en outre suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l’avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques.

La mise au placard des missiles russes par la Turquie pourrait néanmoins, selon certains observateurs, satisfaire les demandes américaines.