(Moscou) La Russie a enregistré une hausse brutale de la mortalité en 2020, alimentée par la pandémie de COVID-19, selon les données publiées lundi qui font état de plus de 162 000 décès liés au nouveau coronavirus.

Selon les estimations de l’agence des statistiques Rosstat, « la mortalité en Russie est en hausse de 17,9 % en 2020 par rapport à 2019 », a déclaré la vice-première ministre russe chargée de la Santé, Tatiana Golikova, au cours d’un breffage télévisé.  

« Cet excès de mortalité comprend la mortalité due à la COVID-19 », a-t-elle précisé.

Selon Rosstat, 162 429 personnes ayant été diagnostiquées malades de la COVID-19 sont mortes en Russie entre avril et décembre.  

Le mois de décembre a été particulièrement meurtrier avec 44 435 décès liés à la pandémie. Quelque 31 550 morts ont pour cause principale la COVID-19 et pour 12 885 cas, la maladie due au nouveau coronavirus est considérée comme un facteur plus ou moins important de décès.

Moscou, la capitale a enregistré 16 546 décès en décembre, soit 5988 décès de plus par rapport à décembre 2019, selon les statistiques publiées lundi par le département municipal de la Santé.

Cet excès de décès est « presque entièrement dû au coronavirus », selon un communiqué du département précisant que 5891 décès ont comme « cause principale ou concomitante » la COVID-19.  

Une grande partie des décès enregistrés en Russie en 2020 en raison des problèmes cardiaques ou respiratoires « sont liés à la COVID-19 ou bien ce sont les décès des patients qui étaient atteints ou avaient souffert de la COVID-19 », a reconnu Mme Golikova.  

Au total, 2,12 millions de personnes sont mortes en 2020, contre 1,8 million en 2019, la COVID-19 ayant accentué la crise démographique qui frappe la Russie depuis la chute de l’URSS en 1991.  

La population russe a diminué de plus de 510 000 personnes sur un an, la chute la plus importante recensée depuis le milieu des années 2000, selon des statistiques officielles parues fin janvier.

La Russie s’est un temps targuée de l’efficacité de sa politique sanitaire face au nouveau coronavirus, arguant qu’elle enregistrait une mortalité bien moindre.

Mais, longtemps, elle n’a rendu publiques que des statistiques partielles, ne comptant que les morts de la COVID-19 identifiés comme tels après autopsie. Ce nombre, le seul actualisé quotidiennement, s’établit à 77 068 lundi, loin des plus de 162 000 décès comptabilisés par Rosstat.

Contrairement au printemps, le gouvernement n’a pas pris de mesures de confinement strict de la population pour contrer la deuxième vague épidémique, cela au nom de la sauvegarde de l’économie et tablant sur l’efficacité du vaccin russe Spoutnik-V, qui a été déployé début décembre.

Les autorités ont par ailleurs fait état d’une amélioration de la situation et Moscou, l’épicentre de l’épidémie, a levé la plupart des mesures restrictives qu’elle avait prises, comme la fermeture des restaurants à 23 h.  

Mme Golikova a pour sa part souligné lundi que les morts dues à la COVID-19 étaient en baisse de 11 % en Russie en janvier par rapport à décembre.

« Aujourd’hui, nous pouvons dire que la situation concernant la propagation du coronavirus dans le pays est en train de se stabiliser », a-t-elle assuré.  

La Russie a enregistré lundi 15 916 nouveaux cas de coronavirus, soit le nombre le plus bas depuis fin octobre.

Au total, la Russie, numéro 4 mondial en nombre de contaminations après les États-Unis, l’Inde et le Brésil, a officiellement enregistré à ce jour 3 983 197 cas de coronavirus.