(Londres) La justice écossaise a rejeté vendredi une requête lui demandant d’autoriser un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse sans le consentement du gouvernement britannique, qui s’y oppose fermement.  

Il serait « prématuré » de se prononcer sur cette question, a estimé la juge Aisla Carmichael, de la Court of Session, plus haute juridiction civile d’Écosse.  

Même en cas de feu vert, une telle décision « ne contraindrait pas le gouvernement écossais, le gouvernement du Royaume-Uni ou le Parlement écossais à agir d’une manière en particulier », a ajouté la magistrate.  

La Court of Session avait été saisie par un militant proindépendance, Martin Keatings, qui a fait part de son intention de faire appel.  

Avec l’approbation, indispensable, de Londres, l’Écosse avait organisé en 2014 un référendum d’autodétermination, qui s’était prononcé à 55 % en faveur du maintien au sein du Royaume-Uni.  

Avec le mécontentement provoqué par le Brexit puis la gestion de la pandémie, les velléités d’indépendance sont revenues en force, et la question d’un nouveau référendum est au centre de tensions croissantes entre le gouvernement indépendantiste écossais du SNP et l’exécutif central.

La première ministre écossaise Nicola Sturgeon répète ainsi à l’envi que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, survenue contre la volonté de 62 % des Écossais, a changé la donne et qu’un nouveau référendum doit être organisé dans la nation de cinq millions d’habitants.  

Ces dernières semaines, des sondages montrent de manière répétée une majorité en faveur d’une séparation avec le reste du royaume.

Mais en visite en Écosse fin janvier pour promouvoir l’unité du Royaume-Uni, le premier ministre conservateur Boris Johnson, qui a le dernier mot en la matière, avait redit sa ferme opposition à une telle consultation.

Si les indépendantistes renforcent leur majorité au Parlement écossais lors des élections locales de mai prochain, pour lesquelles ils sont grands favoris, cela accentuera la pression sur le dirigeant conservateur.

En février 2020, la députée SNP Joanna Cherry avait dit souhaiter que le Parlement écossais organise un référendum consultatif non contraignant, dont les juges décideraient ensuite de la légalité.