(Bruxelles) L’UE, sous pression pour la lenteur des campagnes de vaccination, a signé six contrats avec des fabricants de vaccins anti-COVID-19. Trois sont autorisés, mais ils ont subi d’importants retards de production. Le point sur les commandes et les livraisons.

La Commission européenne, qui négocie au nom des 27 États membres de l’Union, a précommandé au total quelque 2,2 milliards de doses. À charge pour les États de finaliser les commandes et d’acheminer les doses.

Le vaccin du duo germano-américain BioNTech-Pfizer a été, fin décembre, le premier approuvé par le régulateur européen, suivi le 6 janvier par l’américain Moderna, puis le suédo-britannique AstraZeneca le 29 janvier. Ces trois vaccins nécessitent deux injections et donc deux doses par personne.

18,5 millions de doses reçues

Au 1er février, l’UE avait reçu 18,5 millions de doses, dont 17,6 millions de BioNTech-Pfizer et 854 000 doses de Moderna. Collectivement, les Vingt-Sept ont injecté en moyenne 2,4 doses pour 100 personnes, avec d’importantes disparités selon les pays.

L’UE table sur la livraison de 100 millions de doses au 1er trimestre (dont 33 millions en février puis 55 millions en mars), puis d’au moins 300 millions au 2e trimestre : soit un potentiel de quelque 200 millions d’Européens vaccinés d’ici fin juin.

BioNTech-Pfizer : 600 millions de doses précommandées

Un premier contrat signé à l’automne prévoyait la livraison de 200 millions de doses avant septembre 2021, puis de 100 millions plus tard.  

Un second contrat conclu le 8 janvier porte sur 300 millions de doses additionnelles, avec des livraisons débutant au deuxième trimestre. Et ce grâce au démarrage en février d’une nouvelle unité de production de BioNTech à Marburg (Allemagne), venant renforcer l’usine belge de Puurs, touchée par un ralentissement fin janvier.

BioNTech et Pfizer ont confirmé lundi être en mesure de livrer à l’UE jusqu’à 75 millions de doses supplémentaires au deuxième trimestre.

Moderna : 160 millions de doses

Des États membres avaient fait état courant janvier de retards significatifs sur les livraisons des vaccins Moderna, produits en Suisse.

Mais, comme pour BioNTech-Pfizer, ces délais de production ont été comblés, selon Bruxelles : la semaine dernière, 4 millions de doses ont été livrées, dont 3,5 par BioNTech-Pfizer et 500 000 doses par Moderna, soit « 100 % » des acheminements attendus pour cette période.

AstraZeneca : jusqu’à 400 millions de doses

Le laboratoire a annoncé le 22 janvier un problème de « rendement » sur son site belge de Seneffe, assurant selon l’UE qu’il ne pourrait lui livrer au 1er trimestre que 31 millions de doses, sur environ 120 millions initialement promis.

Or, une autre usine aux Pays-Bas et deux au Royaume-Uni devaient également approvisionner les Vingt-Sept.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé dimanche qu’AstraZeneca livrerait finalement 40 millions de doses au total au 1er trimestre-soit seulement un tiers du volume attendu initialement.

Le vaccin d’AstraZeneca est plus facile à produire et plus pratique à transporter, puisqu’il ne requiert pas les températures glaciales nécessaires pour ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna. Son déploiement dans l’UE débuterait la 2e semaine de février.

Vaccins non encore autorisés

L’UE a également signé des contrats avec le duo franco-britannique Sanofi-GSK (jusqu’à 300 millions de doses), l’allemand CureVac (jusqu’à 405 millions de doses) et l’américain Johnson & Johnson (jusqu’à 400 millions de doses).

L’exécutif européen a par ailleurs conclu des pourparlers exploratoires avec l’américain Novavax (100 millions de doses) et la biotech franco-autrichienne Valneva (jusqu’à 60 millions de doses).

Selon un document ministériel allemand consulté par l’AFP, le vaccin Johnson & Johnson pourrait être approuvé dans l’UE fin février, suivi en mai par ceux de CureVac et Novavax.

Selon la Commission, quelque 100 millions de doses du vaccin Johnson & Johnson pourraient être livrées d’ici fin septembre.

Prix des vaccins

Les prix négociés par la Commission, qui restent strictement confidentiels, avaient été révélés par inadvertance mi-décembre sur Twitter par la secrétaire d’État belge chargée du Budget : le prix par dose varie de 1,78 euro pour AstraZeneca, à 18 dollars (soit 14,70 euros) pour Moderna, avec Pfizer-BioNTech à 12 euros.  

Le coût des doses d’AstraZeneca vendues à l’UE était estimé par le laboratoire à 870 millions d’euros, une information noircie, mais lisible du contrat mis en ligne vendredi par la Commission.