(Kiev) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que sa première question au nouveau dirigeant américain Joe Biden porterait sur l’intégration de son pays à l’Alliance atlantique, qui se heurte à des réticences en Occident.

« Monsieur le président, pourquoi on n’est toujours pas dans l’OTAN ? », a demandé M. Zelensky, dans une interview au média Axios publiée lundi par la présidence ukrainienne, imaginant la première question qu’il poserait au nouveau locataire de la Maison-Blanche.

« Si l’Ukraine avait été dans l’OTAN, aucune escalade dans l’est de l’Ukraine n’aurait eu lieu », a estimé M. Zelensky, en référence à la guerre en cours entre Kiev et des séparatistes soutenus, selon les Ukrainiens et les Occidentaux, par le Kremlin.  

L’Ukraine affiche depuis des années son souhait de rejoindre l’OTAN. L’Alliance atlantique est toutefois frileuse sur ce point, tout en répétant que sa porte reste ouverte à Kiev.  

Lors de son premier entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président Joe Biden a réaffirmé la semaine dernière le « soutien » américain à Kiev « face à l’agression persistante de la Russie ».

Moscou avait annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014, peu avant l’éclatement de la guerre dans l’Est ukrainien.

La Russie peut attaquer « n’importe quel pays européen », voire les États-Unis, a estimé M. Zelensky, dans l’entretien publié lundi.

« Il ne s’agit pas seulement d’une ingérence militaire comme c’est le cas en Ukraine », mais de guerres « d’information » et de « cyberattaques » russes contre les Occidentaux, a-t-il poursuivi.  

M. Zelensky a par ailleurs avoué être « un peu » fâché contre Donald Trump pour la publication du contenu de leur entretien téléphonique de 2019, qui s’est retrouvé au cœur d’un scandale politique aux États-Unis.

« C’est très mauvais […] je ne l’aurais jamais permis », a assuré le président ukrainien.  

Lors de cette conversation, Donald Trump avait demandé à M. Zelensky que Kiev enquête sur les activités en Ukraine du fils de Joe Biden afin de « salir » son futur adversaire à la présidentielle.

La publication du contenu de son entretien avait entraîné un procès en destitution historique contre le ex-président Trump, finalement acquitté.