(Nations unies) Une session informelle et à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU est envisagée mercredi sur l’affaire de l’opposant russe Alexeï Navalny, au risque de provoquer de nouvelles tensions avec la Russie, a-t-on indiqué vendredi de sources diplomatiques.

Cette réunion, à l’initiative de l’Estonie, membre non permanent du Conseil de sécurité, devrait se tenir le 3 février à l’issue de consultations mensuelles sur le volet chimique du dossier syrien, et serait officiellement axée sur l’empoisonnement subi en 2020 par l’opposant russe, a expliqué à l’AFP un diplomate sous anonymat.

Mais il est probable qu’à cette occasion « des pays vont mentionner la situation » actuelle d’Alexeï Navalny, emprisonné depuis son récent retour en Russie et dont la libération est réclamée lors de manifestations en Russie ainsi que par les États-Unis et les Européens, selon la même source.

Ces pays vont vouloir probablement souligner « ce que le régime fait à ses opposants », estime le même diplomate.

La Russie ne peut pas s’opposer à cette réunion en raison du format retenu, informel et à huis clos, qui permet à tout membre du Conseil d’évoquer le sujet de son choix. Mais Moscou devrait vivement dénoncer son organisation en soulignant que le dossier Navalny n’est pas une menace à la paix et à sécurité dans le monde.

Lors d’une conférence de presse cette semaine, l’ambassadeur adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitry Polyanskiy, a souligné que l’affaire de l’opposant russe était « un sujet interne à la Russie ». « C’est pourquoi nous n’acceptons et n’accepterons aucune ingérence étrangère dans cette affaire », a-t-il martelé.  

Le diplomate russe a aussi dénoncé des « informations exagérées et fausses sur les brutalités policières présumées envers les manifestants », en estimant qu’il y avait eu récemment pire aux États-Unis ou aux Pays-Bas.