(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson a insisté mercredi sur l’importance de l’unité du Royaume-Uni dans la lutte contre le nouveau coronavirus, à la veille d’une visite en Écosse où le soutien à l’indépendance s’amplifie.

Ce déplacement est vu d’un mauvais œil par la première ministre locale, l’indépendantiste du SNP Nicola Sturgeon, qui l’estime inapproprié en plein confinement du pays.  

« Les grands avantages de la coopération à travers le Royaume-Uni n’ont jamais été aussi clairs que depuis le début de cette pandémie. Nous avons uni nos efforts pour vaincre le virus », a déclaré Boris Johnson dans un communiqué.  

Chaque nation constitutive du Royaume-Uni définit sa propre réponse à la crise sanitaire et ce pays, confronté à une nouvelle vague très virulente de la pandémie, s’est reconfiné pour la troisième fois avec des calendriers différents dans chacune d’elles.  

Mais Boris Johnson a rappelé que le gouvernement central de Londres avait apporté son soutien financier à l’Écosse pendant la crise, qu’il y avait soutenu l’emploi ainsi que le dépistage et la vaccination contre la COVID-19.  

Ainsi, le vaccin conçu par le laboratoire AstraZeneca avec l’université d’Oxford est « administré à travers le Royaume-Uni par nos forces armées, qui contribuent à la mise en place de 80 nouveaux centres de vaccination » dans cette province, a-t-il souligné.  

Ce déplacement en Écosse intervient au moment où les velléités d’indépendance y reviennent en force, alimentées par le Brexit, contre lequel avaient voté la majorité des Écossais, et après la gestion très critiquée de l’épidémie par Londres.

Pour la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, il est contraire aux restrictions en vigueur : il n’est pas « essentiel », la population étant priée de rester chez elle. « Nous avons le devoir de donner l’exemple », a-t-elle jugé mercredi.  

« Le premier ministre a le rôle fondamental de représenter en personne le gouvernement britannique et c’est une bonne chose qu’il soit visible et accessible pour les communautés, les entreprises et le public dans toutes les parties du Royaume-Uni, surtout pendant la pandémie », a expliqué son porte-parole.  

Nicola Sturgeon plaide depuis des mois pour un nouveau référendum d’autodétermination, que des sondages donnent victorieux pour les indépendantistes et qu’elle souhaite organiser après la pandémie s’il y a une majorité séparatiste au Parlement écossais après les élections locales de mai. Les sondages donnent son parti, le SNP, largement gagnant.  

Boris Johnson s’y oppose quant à lui fermement, soulignant que les Écossais ont déjà voté à 55 % en 2014 pour rester au sein du Royaume-Uni.