(Londres) Les avocats de Meghan Markle, qui poursuit la société éditrice du tabloïd Daily Mail pour atteinte à la vie privée, ont plaidé mardi pour qu’elle obtienne gain de cause sans passer par un procès.

L’ex-actrice américaine de 39 ans et épouse du prince Harry reproche à Associated Newspapers - qui édite le Mail Online, le Daily Mail et sa version dominicale Mail on Sunday - d’avoir porté atteinte à sa vie privée en publiant des extraits d’une lettre manuscrite adressée à son père Thomas Markle en août 2018.

« Il s’agit d’une affaire très simple concernant la publication illégale d’une lettre privée », a déclaré son avocat Justin Rushbrooke à la Haute Cour de Londres. Cette publication constitue une « violation flagrante et grave de son droit à la vie privée, et la défense n’a pas d’arguments viables », a-t-il ajouté, pressant pour qu’un jugement soit rendu sans passer par un procès.

Ce procès, très attendu, s’annonce riche en détails sur la vie du couple princier formé par le petit-fils d’Élisabeth II avec l’ancienne comédienne, qui n’avait pas caché se sentir mal acceptée par la famille royale. Il pourrait jeter une nouvelle lumière sur leur retrait des fonctions royales pour déménager en Californie.  

Initialement prévu ce mois-ci, il a été reporté à la demande de la duchesse de Sussex à l’automne 2021.  Outre une « raison confidentielle » invoquée par les représentants de Meghan Markle, le juge Mark Warby, chargé de l’affaire, avait indiqué que le report était justifié par une démarche légale.  

C’est cette demande de « jugement sommaire » - qui, en droit anglo-saxon, permet de voir l’affaire se résoudre sans procès - que la Haute Cour a commencé à examiner mardi.  

Les audiences, prévues pour durer deux jours, se tiennent de manière virtuelle en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, qui a contraint l’Angleterre à se reconfiner pour la troisième fois début janvier.

Guerre contre les médias

Infligeant un revers à Meghan Markle, la justice avait autorisé en septembre le Mail on Sunday à appuyer sa défense sur « Finding Freedom » (Vers la liberté), une récente biographie de Meghan et du prince Harry, revenant sur son éloignement de la monarchie britannique.

Les avocats d’Associated Newspapers avaient affirmé que Meghan avait « coopéré avec les auteurs » de cet ouvrage qui fait référence à la lettre pour la diffusion de laquelle ils sont poursuivis, ce qu’elle nie.

Le prince Harry, 36 ans, sixième dans l’ordre de succession à la couronne britannique, a dénoncé à de multiples reprises la pression des médias sur son couple et en a fait la raison principale de sa mise en retrait de la famille royale, annoncée en janvier 2020 et effective depuis début avril.

Installé depuis en Californie, le couple est en guerre ouverte contre la presse.  

Harry, dont la mère Diana est morte poursuivie par des paparazzis en 1997 à Paris, a engagé des poursuites judiciaires séparées contre un autre tabloïd britannique, le Daily Mirror, pour des piratages téléphoniques présumés.

Selon des médias britanniques, il poursuit également en diffamation Associated Newspapers concernant un article publié en octobre par le Mail on Sunday, affirmant qu’il n’avait plus de contact avec les Royal Marines depuis son éloignement de la monarchie, qui l’avait contraint à renoncer à ses titres militaires honorifiques.  

Depuis leur installation en Californie, Meghan Markle et son mari ont conclu plusieurs contrats avec des plateformes de contenus, dont le géant du streaming Netflix et la plateforme audio Spotify.

Continuant à faire bouger les lignes, la duchesse a pris la plume dans le New York Times en novembre pour annoncer avoir faire une fausse couche en juillet dernier.

Des critiques ont reproché au couple de chercher à tirer profit de leur appartenance à la famille royale et de leur célébrité tout en refusant d’assumer les aspects protocolaires et de représentation liés à la fonction.

Le duc et la duchesse de Sussex ont eux mis en avant leur volonté d’œuvrer pour des causes humanitaires, notamment par le biais d’une nouvelle fondation, Archewell, nom inspiré de celui de leur fils Archie, né en mai 2019.