(Londres) Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le Royaume-Uni a enregistré mercredi plus de 100 000 cas de coronavirus en 24 heures, en pleine flambée due au variant Omicron qui entraîne, sauf en Angleterre, de nouvelles restrictions après Noël.

Le pays, figurant parmi les plus durement touchés, déplore depuis le début de la pandémie 147 573 morts, dont 140 ces dernières 24 heures. Plus de 11,6 millions de personnes ont été déclarées positives depuis l’apparition sur le territoire britannique du virus début 2020, dont 106 122 supplémentaires enregistrées mercredi.

Face à cette progression en flèche de l’épidémie, le premier ministre Boris Johnson a prévenu lundi qu’il « n’hésiterait pas » à introduire des mesures plus restrictives que le port du masque dans les transports et les magasins et la recommandation du télétravail actuellement en vigueur, mais a choisi de temporiser.

Le gouvernement a en outre réduit mercredi de dix à sept jours la période d’isolement en Angleterre pour les personnes vaccinées ayant contracté la COVID-19.

Les personnes qui disposent de deux tests antigéniques négatifs réalisés aux sixième et septième jours pourront désormais sortir de leur isolement.  

Selon le gouvernement, davantage de personnes pourront ainsi passer Noël en famille, sans risquer pour autant de transmettre le virus.

Les enfants fragiles vaccinés

Après l’Écosse mardi, le Pays de Galles, qui comme chaque province britannique décide de sa politique sanitaire, a d’ores et déjà annoncé un tour de vis après Noël : à partir du 26 décembre, les groupes seront limités à six personnes maximum dans les pubs, restaurants et cinémas.  

Le gouvernement nord-irlandais a annoncé des mesures similaires, ainsi que la fermeture des discothèques.

Dans tout le Royaume-Uni, les efforts sont faits pour accélérer la vaccination avec désormais près d’un million de doses de rappel administrées chaque jour.

La campagne de rappel a permis d’injecter une dose supplémentaire à 30 millions de personnes, soit près de 54 % de la population de plus de 12 ans. L’objectif est d’avoir proposé un rappel à tous les plus de 18 ans d’ici à la fin de l’année.

Le régulateur britannique a approuvé mercredi une formule modifiée du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer/BioNTech pour les 5-11 ans, mais les scientifiques qui conseillent le gouvernement ont pour l’heure recommandé de réserver le vaccin aux seuls enfants à risque.

Alors que le Royaume-Uni a jusqu’à présent adopté une attitude très prudente concernant la vaccination des enfants, le régulateur britannique (MHRA) a jugé le vaccin Pfizer « sûr et efficace » pour les 5-11 ans, chez qui les données mettent en évidence un « rapport bénéfice-risque positif ».

« Aucune nouvelle inquiétude en matière de sécurité n’a été identifiée », a souligné dans un communiqué June Raine, la directrice générale de la MHRA.

Le JCVI, qui conseille le gouvernement sur sa campagne de vaccination, a recommandé que les enfants de ce groupe d’âges à risque ou dont un membre du foyer est gravement immunodéprimé se voient proposer la vaccination.

Antiviraux à la rescousse

Il préconise de leur administrer deux doses de 10 microgrammes, un tiers de la dose injectée aux adultes, espacées de huit semaines.

Les recommandations pour tous les 5-11 ans seront ultérieurement diffusées.

Si la plupart des enfants de ce groupe d’âge présentent un « très faible risque d’être gravement malade », le risque est plus important pour ceux qui ont « des problèmes de santé sous-jacents », a souligné le Pr Wei Shen Lim, le coprésident du JCVI.

Le JCVI recommande par ailleurs d’étendre aux enfants plus âgés et aux adultes éligibles la campagne de rappel.

Le ministre britannique de la Santé Sajid Javid a par ailleurs annoncé mercredi la signature de deux nouveaux contrats avec Merck et Pfizer, auxquels le Royaume-Uni achète 1,75 million et 2,5 millions de comprimés supplémentaires de leurs antiviraux contre la COVID-19-respectivement le molnupiravir et le PF-07 321 332/ritonavir.

Les antiviraux agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la progression de la maladie. Ces traitements par comprimés peuvent être pris chez soi et constituent une nouvelle arme essentielle dans la lutte contre la COVID-19.