(Stockholm) Les exigences formulées par Moscou sur l’OTAN, notamment sur le gel de son élargissement en Europe, sont « complètement inacceptables » a affirmé lundi la Suède, non membre, mais État partenaire de l’Alliance atlantique.

« Nous n’allons pas entrer dans l’OTAN ni maintenant ni plus tard, mais c’est une décision entièrement suédoise qui ne regarde personne d’autre », a affirmé le ministre suédois de la Défense Peter Hultqvist dans un entretien avec le quotidien Dagens Nyheter.

L’objectif des propositions de Moscou est de « créer une sphère d’influence russe où la partie russe exercerait une influence sur des pays dans notre voisinage proche. Nous serions également affectés et c’est pourquoi c’est complètement inacceptable pour nous », dit-il.

PHOTO AVIATION SUÉDOISE

Un chasseur Gripen.

La Russie a dévoilé vendredi des propositions de traités pour limiter drastiquement l’influence américaine et de l’OTAN dans son voisinage, à un moment où Moscou est accusé de préparer une offensive contre l’Ukraine.

Les deux textes présentés, l’un concernant l’OTAN et l’autre les États-Unis, prévoient notamment d’interdire tout élargissement de cette alliance militaire et l’établissement de bases militaires américaines dans les pays de l’ex-espace soviétique.

Si la Suède, comme le rappelle M. Hultqvist, n’a pas le projet de rejoindre l’OTAN, elle s’en est rapprochée à la fin de la Guerre froide, tournant progressivement la page de la neutralité stricte.

Bien que le gouvernement social-démocrate actuel n’y soit pas favorable, plusieurs partis suédois souhaitent que leur pays souscrive à une « option OTAN », comme la Finlande voisine.

Cette « option » permet une adhésion accélérée.

Au-delà de la question sensible de l’adhésion, d’autres points posent problème côté suédois, comme l’exigence russe que des soldats de l’OTAN ne se rendent pas sur le territoire de pays qui n’en étaient pas membres en 1997.

« Nous ne voulons définitivement pas avoir un cadre où d’autres décréteraient avec qui nous pouvons nous entraîner ou ce que nous pourrions faire avec d’autres », a souligné M. Hultqvist.

Washington s’était dit « prêt à discuter » vendredi des propositions russes même si « les documents comprennent certaines choses que les Russes savent inacceptables », selon un haut responsable américain.

La Russie ne peut pas « imposer ses vues » à l’OTAN sur la sécurité régionale, a affirmé la nouvelle ministre allemande de la Défense dimanche à l’occasion d’un déplacement en Lituanie.

Avant même la présentation des documents russes, la Finlande, ex-province russe jusqu’en 1917 et pays frontalier de la Russie, avait rejeté toute ingérence dans son choix souverain d’éventuellement adhérer à l’OTAN.