(Moscou) La Russie a annoncé avoir remis mercredi aux États-Unis une liste de « propositions » sur les garanties juridiques qu’elle réclame pour assurer sa sécurité qu’elle affirme menacée, sur fond de tensions autour de l’Ukraine.

« Nos propositions concrètes ont été remises aujourd’hui à des responsables américains par le ministère russe des Affaires étrangères », a déclaré le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, à la presse.

Selon lui, ces propositions « visant à élaborer des garanties juridiques pour la sécurité de la Russie » ont notamment été remises à la secrétaire d’État adjointe américaine chargée de l’Europe, Karen Donfried, qui s’est rendue cette semaine à Moscou après avoir effectué une visite à Kiev.

M. Ouchakov a ajouté qu’il allait s’entretenir lui-même au téléphone à ce sujet plus tard dans la journée avec un « responsable de l’administration américaine », sans plus de précisions.

Le président russe Vladimir Poutine a dit espérer, lors d’un échange mercredi par vidéoconférence avec le dirigeant chinois Xi Jinping, que « la réaction des Américains et de l’OTAN à ces propositions sera positive », selon M. Ouchakov.

Dans une vidéo publiée mercredi, Mme Donfriend a indiqué qu’elle allait « transmettre ces idées à Washington et les partager avec (les) alliés et partenaires » des États-Unis.  

Elle a dit avoir fait part lors de ces discussions à Moscou de ses « préoccupations sur le renforcement militaire de la Russie près de l’Ukraine », réaffirmant l’engagement de Washington à défendre « la souveraineté et l’intégrité territoriale » ukrainiennes.

Mardi, M. Poutine a appelé à des négociations « immédiates » avec l’OTAN et les États-Unis sur ces garanties qu’il avait réclamées début décembre à son homologue américain Joe Biden.

La Russie s’oppose notamment à tout élargissement supplémentaire de l’Alliance à des pays qui lui sont frontaliers, comme l’Ukraine, et souhaite obtenir des garanties juridiques qui excluraient une telle possibilité.

De leur côté, Washington et l’Union européenne accusent Moscou d’avoir massé des troupes aux frontières ukrainiennes et le menacent de sanctions sans précédent en cas d’agression.  

L’Ukraine est déchirée depuis 2014 par une guerre dans l’Est entre Kiev et des séparatistes prorusses, un conflit qui a débuté après l’annexion de la Crimée par Moscou et fait plus de 13 000 morts.

Le Kremlin, malgré ses dénégations, est accusé par de nombreuses capitales occidentales et médias indépendants d’être le parrain militaire et financier des séparatistes.