(Berlin) Angela Merkel, qui a quitté le pouvoir après 16 années aux commandes de l’Allemagne, écrit ses mémoires politiques, destinés à « expliquer ses principales décisions », révèle vendredi sa proche conseillère qui mène ce projet avec l’ex-chancelière allemande.

« La chancelière ne veut pas raconter toute sa vie. Elle veut expliquer ses principales décisions politiques avec ses propres mots et en se référant à son parcours », explique dans l’hebdomadaire Der Spiegel Beate Baumann, cheffe de bureau de Mme Merkel entre 2005 et son départ définitif, mercredi.

Les deux femmes, qui travaillent ensemble depuis près de 30 ans, co-écrivent ce livre qui n’a pas encore d’éditeur. Le projet d’écriture est censé durer deux ou trois ans, selon la conseillère.

Ces mémoires politiques seront bel et bien l’œuvre de Mmes Merkel et Baumann. « La chancelière et moi en sommes tout à fait certaines : si nous devions faire ce livre, nous le ferions seules, c’est-à-dire sans “ghostwriter”, sans historien, sans journaliste ».

Mme Merkel, 67 ans, a passé le relais mercredi au nouveau chancelier Olaf Scholz. Écartant à ce stade toute nouvelle responsabilité politique, y compris à l’échelle européenne, l’ex-chancelière, dont la popularité reste au zénith, est demeurée mystérieuse sur ses futures activités.

Sa priorité, elle l’a répété à plusieurs reprises : faire une pause après 30 ans de carrière politique.

D’anciens dirigeants mondiaux, comme Barack Obama ou Jacques Chirac, ont eux aussi publié leurs mémoires, souvent devenus des best-sellers de l’édition.

Rares sont les prédécesseurs d’Angela Merkel restés longtemps désœuvrés. Helmut Schmidt, après avoir quitté la chancellerie en 1982, est devenu coéditeur de l’hebdomadaire de référence Die Zeit.

Helmut Kohl et Gerhard Schröder ont su faire fructifier leur expérience, le premier en créant une société de conseil, le second à travers des missions de lobbyiste, dont une fonction controversée de président du conseil d’administration du géant pétrolier russe Rosneft.