(Paris) Quatre Français sur dix jugent l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, pas ou peu « utile », selon une étude dévoilée mardi, à sept mois des prochaines élections législatives dans le pays.

Selon cette étude réalisée auprès de 4512 Français par l’institut de sondage CSA, 29 % des sondés estiment que l’institution parlementaire joue un rôle « peu utile » et 11 % « pas du tout utile ».

En 1985, année de la précédente étude d’ampleur demandée par l’Assemblée nationale sur le sujet, seuls 13 % des sondés la considéraient peu ou pas utile.

Quelque 13 % des sondés approuvent en outre « les comportements violents à l’égard des députés ou leurs collaborateurs, dans leur permanence ou à leur domicile », qui se sont multipliés pendant la crise sociale des « Gilets jaunes » fin 2018 puis les manifestations contre l’instauration d’un passeport sanitaire à l’été.

Le même pourcentage approuve « les insultes envers les députés sur les réseaux sociaux ».

« C’est un sentiment de malaise qui a envahi progressivement notre vie publique », a reconnu mardi en présentant l’enquête le président de l’Assemblée Richard Ferrand (du parti La République en marche, du président Emmanuel Macron), dont la propre maison a subi une tentative d’incendie en février 2019.

Les résultats de l’étude sont « à première vue préoccupants » mais ils donnent aussi « des pistes pour l’action », a-t-il ajouté devant quelques députés et la presse.

La police et l’armée ont la cote

Ainsi, « les Français sont bien plus mesurés (dans leur jugement) quand il s’agit de leur député », relève-t-il, soulignant que la moitié de la population se déclare « satisfaite du travail des députés ».

Selon l’étude, les Français s’en remettent davantage aux institutions incarnant l’ordre : 83 % font confiance à la gendarmerie, 82 % à l’armée et 77 % à la police contre seulement 44 % faisant confiance à l’Assemblée nationale et 45 % au Sénat, la chambre haute du Parlement.

Élu en mai 2017, le président français Emmanuel Macron avait promis un renouvellement des pratiques et son élection a coïncidé avec l’arrivée de nombreux novices à l’Assemblée nationale, mais ses engagements ont peiné à être mis en acte, à l’image d’une réforme institutionnelle avortée à l’été 2018.

Le premier tour des prochaines élections législatives en France aura lieu le 12 juin, près de deux mois après l’élection présidentielle.