(Cannes) Un équipage de police a été attaqué lundi matin au couteau devant le commissariat de Cannes, sur la Côte d’Azur dans le sud de la France, par un ressortissant algérien qui aurait mentionné « le prophète », sans que la piste terroriste soit pour l’instant retenue.

Les investigations, confiées à la police judiciaire, ont été lancées « pour tentative d’assassinat sur fonctionnaires de la police nationale », a précisé lundi soir le procureur de la République de Grasse, dans un communiqué. Ce dernier confirme que l’agresseur, « de nationalité algérienne et âgé de 37 ans », a frappé deux des quatre policiers à bord du véhicule de police qu’il avait pris pour cible lundi à 6 h 35. L’équipage s’apprêtait à partir en patrouille.

Frappés « à plusieurs reprises », les deux policiers n’ont pas été blessés, « protégés par leurs gilets pare-balle », mais ils sont « choqués par la violence des coups », a précisé le parquet. L’agresseur aurait expliqué, après avoir été maîtrisé, avoir agi « pour le prophète ».

Atteint à deux reprises par les tirs de riposte d’un des policiers, l’assaillant a été transféré au centre hospitalier de Nice, où il était encore pris en charge par une équipe chirurgicale lundi soir, mais « son pronostic vital n’est pas engagé », a précisé ce communiqué.

PHOTO JEREMY CRUNCHANT, VIA REUTERS

Toujours selon le parquet de Grasse, la perquisition menée au domicile cannois de l’agresseur « n’a mis en exergue aucun élément de radicalisation ou d’adhésion à une organisation djihadiste », et l’homme était « totalement inconnu des services de renseignement », comme l’avait annoncé dans la matinée le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, venu sur place.

L’agresseur n’était « inscrit dans aucun fichier de radicalisation », avait-il insisté, parlant d’« un monsieur qui travaillait, […] en règle sur le territoire national ».

Cet homme, « qui a un passeport algérien » et « un titre de séjour italien », avait « demandé une carte de résident en France », avait précisé M. Darmanin. Il serait arrivé en Europe en 2009 ou 2010, puis en France vers 2016, en provenance d’Italie où il séjournait encore régulièrement.

« Un ouf de soulagement »

« Le parquet national antiterroriste s’est déplacé sur les lieux et évalue l’opportunité de sa saisine. En l’état, le parquet de Grasse demeure compétent », a précisé lundi soir le parquet.

« Je pense que nous pouvons souffler un ouf de soulagement », avait insisté Gérald Darmanin, lors de son intervention face à la presse, devant le commissariat de Cannes où se sont déroulés les faits, à environ 500 mètres du palais des festivals et de la Croisette.

Selon le secrétaire départemental adjoint du syndicat Unité SGP Police, Jean-Luc Bragato, cet équipage était composé « d’une cheffe de bord expérimentée d’une quarantaine d’années et de trois jeunes de moyenne d’âge 26-27 ans ». Les deux personnes touchées par l’agresseur sont la cheffe de bord et un de ses trois équipiers.

Du côté politique, les réactions n’avaient pas tardé lundi matin, avec l’intervention en premier lieu du maire de Cannes, David Lisnard, selon qui ce sera « à l’autorité judiciaire de dire les détails de ce qui s’est passé ».  

Excepté Eric Ciotti, député LR (opposition de droite) des Alpes-Maritimes et candidat à l’investiture pour la présidentielle, qui a parlé sur Twitter d’« une attaque terroriste », les autres élus locaux se sont montrés plus prudents, à l’image du maire de Nice Christian Estrosi ou du président LR de la région, Renaud Muselier.  

Le dernier policier mort en service en France est le brigadier Éric Masson, tué par balles sur un point de vente de stupéfiants à Avignon (sud) le 5 mai. Un peu plus tard en mai, un policier en service avait été blessé grièvement à la tête dans la Loire par des jeunes lui ayant lancé une bouteille.

La dernière attaque mortelle à dimension djihadiste visant les forces de l’ordre est celle d’une fonctionnaire de police poignardée le 23 avril 2021 au commissariat de Rambouillet (région parisienne), par un ressortissant tunisien de 36 ans.