(Berlin) La chancelière sortante Angela Merkel s’est dite « inquiète » de la résurgence de la pandémie de COVID-19 en Allemagne, mettant en garde contre une « certaine insouciance », dans un entretien publié samedi.

L’évolution actuelle dans les hôpitaux et concernant le nombre de décès « m’inquiète beaucoup […] Elle devrait tous nous inquiéter », a déclaré la chancelière à l’édition dominicale du Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Selon elle, l’heure est « de nouveau à une certaine insouciance ». Tout en défendant l’absence d’obligation vaccinale en vigueur dans le pays, elle s’est déclarée « très attristée » que « deux à trois millions d’Allemands de plus de 60 ans ne soient toujours pas vaccinés ».  

« Cela pourrait faire une différence, pour ces personnes et l’ensemble de la société », a estimé Angela Merkel, qui va quitter le pouvoir à la fin de cette année après 16 ans de règne.

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La chancelière sortante Angela Merkel

Les cas d’infections sont repartis à la hausse dans le pays avec l’arrivée de l’automne : samedi, l’institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI) a recensé 21 543 nouveaux cas en 24 h et 90 décès.

L’incidence d’infection a grimpé à 145,1 pour 100 000 habitants sur sept jours, après 100,00 il y a une semaine.

Et la campagne de vaccination piétine : selon le RKI, 55,5 millions d’Allemands sont complètement immunisés contre le virus, soit 66,7 % de la population.

Plusieurs professionnels de la santé ont fait état ces derniers jours d’un nouvel afflux de malades de la COVID-19 dans les hôpitaux, en grande majorité des personnes non vaccinées.

Selon le président de la société des hôpitaux allemands Gerald Gass, les hospitalisations de patients atteints de la COVID-19 ont augmenté de 40 % en l’espace d’une semaine. En soins intensifs, la hausse atteint 15 %.

« Si l’évolution se poursuit, nous aurons bientôt 3000 patients aux soins intensifs », a-t-il récemment prévenu dans un entretien au groupe de journaux régionaux Redaktionsnetzwerks Deutschland, et cela entraînera « des restrictions sur le fonctionnement normal » des établissements, comme le report d’opérations programmées.

Selon un sondage Forsa commandé par le ministère de la Santé paru jeudi, convaincre les réticents au vaccin n’est pas aisé.  

Au total, 65 % des personnes non vaccinées interrogées ont déclaré ne vouloir « en aucun cas » recevoir le vaccin, 23 % se sont dites « peu disposées ». Et 89 % des sondés non vaccinés ont déclaré que le danger de saturation des soins intensifs dans les hôpitaux n’avait aucune influence sur leur disposition à se faire vacciner.