(Bruxelles) Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a appelé mercredi les membres de cette organisation à surmonter leurs divergences et à éviter de s’affronter au sujet du retrait d’Afghanistan au cours de la réunion ministérielle prévue pour jeudi et vendredi à Bruxelles.

« Les divergences d’opinions au sujet du retrait d’Afghanistan ne doivent pas provoquer de dissensions entre les États-Unis et les Européens », a-t-il plaidé devant la presse à la veille d’une réunion des ministres de la Défense des pays de l’Alliance atlantique, la première organisée depuis la fin de ce retrait le 31 août.

« La discussion sera sans doute très animée », a prédit le représentant d’un pays européen. Plusieurs pays ont ouvertement critiqué l’accord conclu entre Washington et le pouvoir taliban ainsi que le refus américain de retarder le départ des troupes alliées pour faciliter l’exfiltration des collaborateurs afghans.

À l’occasion d’un déplacement en Roumanie, avant de se rendre à Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s’est dit prêt à évoquer les « enseignements tirés » de la présence de l’OTAN en Afghanistan.

L’OTAN a engagé un processus d’analyse de ce qui n’a pas fonctionné et « il est trop tôt pour tirer des conclusions », a affirmé de son côté Jens Stoltenberg.

Mais le chef de l’Alliance a admis que l’absence d’une stratégie de sortie avait contribué aux difficultés et « cela doit faire partie de l’examen ».

« Il ne faut pas tirer les mauvaises conclusions de l’Afghanistan et dire que les alliés ne doivent plus participer à des opérations de lutte contre le terrorisme hors du territoire des pays de l’Alliance », a-t-il toutefois soutenu.

L’OTAN est engagée dans une mission de formation des forces armées en Irak similaire à celle accomplie en Afghanistan qui s’est avérée un fiasco, car l’armée afghane a rendu les armes aux talibans pratiquement sans combats.

« La rapidité du retour (au pouvoir) des talibans n’avait pas été prévue », a reconnu Jens Stoltenberg.

Le secrétaire général de l’OTAN a en revanche rejeté les critiques contre le manque de concertation sur l’Afghanistan. « Il y a eu des consultations étroites à plusieurs occasions, trois réunions ministérielles et des réunions au niveau des ambassadeurs ont été organisées avant de prendre la décision de terminer la mission en Afghanistan », a-t-il affirmé.

« Le dilemme était soit rester, avec le risque de plus de combats et la nécessité d’engager plus de troupes de l’OTAN, soit partir avec le risque du retour des talibans », a-t-il répété.

« L’évolution du nouveau régime est très préoccupante », a aussi jugé ce responsable norvégien. « Nous veillons à ce que les terroristes n’utilisent pas à nouveau l’Afghanistan et nous pouvons frapper à distance en cas de menace », a-t-il assuré.