(Berlin) Près de 400 migrants, notamment irakiens et iraniens, ont été interpellés en Allemagne en provenance de la frontière polonaise ces trois derniers jours, a annoncé lundi la police qui lie cet afflux aux pratiques migratoires imputées aux autorités de la Biélorussie.

Le nombre des migrants, également originaires du Yémen ou de Syrie, qui ont traversé la frontière vers l’Allemagne a atteint « un nouveau sommet pour le week-end » au cours des premiers jours d’octobre, selon la police fédérale.

Des milliers de migrants ont tenté, de la frontière de la Biélorussie, d’entrer en Lettonie, Lituanie et Pologne, trois États membres de l’UE, ces dernières semaines.  

Dans l’État régional allemand du Brandebourg, qui partage une large frontière avec la Pologne, la police a annoncé l’interpellation de 251 personnes depuis vendredi.

En Saxe, une autre région frontalière, 76 migrants ont été découverts peu après leur arrivée en Allemagne. Dans le Mecklembourg-Poméranie, ils étaient 55.

La Pologne accuse la Russie et la Biélorussie d’être à l’origine de la vague actuelle d’arrivée de migrants à sa frontière terrestre. L’Union européenne y voit une forme de représailles aux sanctions imposées par l’UE en Biélorussie à la suite de la répression de l’opposition par le régime de Minsk.  

La Pologne a envoyé des milliers de soldats à la frontière, érigé une clôture de barbelés et instauré un état d’urgence le long de la zone frontalière, qui en exclut l’accès aux journalistes et aux organisations humanitaires.  

Des ONG, dont Amnistie internationale, ont accusé le gouvernement polonais d’empêcher les migrants de présenter leurs demandes d’asile en Pologne et de les forcer à retraverser la frontière.

Les organisations non gouvernementales polonaises mettent en garde contre une crise humanitaire à cette frontière orientale de l’UE où six personnes sont déjà mortes de froid, de faim et d’épuisement.