(Paris) Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est arrivé lundi soir à Paris pour une visite qui s’annonce tendue, moins de trois semaines après le début d’une crise sans précédent entre la France et les États-Unis.

Le secrétaire d’État du président Joe Biden doit rencontrer mardi son homologue français Jean-Yves Le Drian et un conseiller du chef de l’État Emmanuel Macron.

Il doit ensuite participer mardi et mercredi à une réunion ministérielle de l’Organisation de coopération et de développement économiques.

Il s’agit de la première visite en France d’un haut responsable américain depuis que les États-Unis ont annoncé, mi-septembre, une nouvelle alliance avec l’Australie et le Royaume-Uni dans la région indopacifique, afin de mieux contrer la Chine.

Ce partenariat, baptisé AUKUS, a suscité une rare colère des autorités françaises, car il a provoqué la rupture par l’Australie d’un gigantesque contrat pour l’achat de sous-marins français.

Accusé d’avoir donné « un coup dans le dos » à son allié, Joe Biden a finalement fait amende honorable dans un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, reconnaissant qu’il aurait pu mieux communiquer avec Paris. Les deux présidents ont lancé un « processus de consultations approfondies ».

La visite à Paris d’Antony Blinken, qui avait déjà rencontré Jean-Yves Le Drian le 23 septembre à New York, doit marquer une étape de ce processus avant un tête-à-tête Macron-Biden fin octobre en Europe.

Objectif : « identifier les étapes » pour « permettre un rétablissement de la confiance », explique-t-on côté français, tout en prévenant que « la sortie de crise prendra du temps et requerra des actes ».

« Il faut que nos conversations aboutissent sur des actes concrets qui montrent comment, en travaillant ensemble, nous allons rétablir la confiance », a aussi affirmé avant le voyage la secrétaire d’État américaine adjointe chargée de l’Europe, Karen Donfried, sans préciser si des annonces étaient attendues à l’issue de ces entretiens parisiens.