(Moscou) La Russie a enregistré mardi un nouveau record de décès quotidiens dus à la COVID-19, la vaccination restant laborieuse et les mesures de confinement absentes malgré la vague du variant Delta qui frappe le pays depuis juin.

Lors des dernières 24 heures, 852 personnes atteintes du coronavirus sont mortes, selon le bilan publié quotidiennement par le gouvernement. Le précédent record de 828 décès avait été établi le 24 septembre.

Au total, 205 531 personnes ont péri des suites de la COVID-19 depuis le début de la pandémie, selon une définition restrictive des décès dus au virus donnée par le gouvernement russe.

Selon ce bilan, la Russie est le pays le plus endeuillé d’Europe.

L’agence russe des statistiques Rosstat, qui a une définition plus large, faisait, elle, état de plus de 350 000 morts à la fin juillet 2021.

Depuis juin, la Russie est durement frappée par le variant Delta du coronavirus, réputé plus contagieux, et ne parvient pas à enrayer sa progression.  

Le nombre de nouveaux cas quotidiens tourne autour de 20 000 depuis près de deux semaines. Mardi, il a atteint 21 559.

La vaccination, sur fond de défiance à l’égard des assurances des autorités, est poussive depuis des mois malgré la conception de quatre vaccins nationaux. D’après un décompte du site Gogov, seulement 28,6 % de la population russe est totalement vaccinée à ce jour.

« Pourquoi me faire vacciner contre une maladie qui ne me dérange pas ? », a déclaré mardi à l’AFP Olga Samarina, 52 ans, dans les rues de Moscou.

« Il faudra au moins quelques années pour comprendre les effets du vaccin dans l’organisme. C’est pourquoi, moi, je vais attendre pour l’instant », explique pour sa part Ekaterina Maïkova, entraîneuse dans un gym, 27 ans.  

Les pouvoirs publics, pour préserver une économie fragile, refusent d’adopter des mesures sanitaires restrictives ou de confinement. Le port du masque, pourtant obligatoire, est très aléatoire dans les lieux publics et les consignes de distanciation rarement respectées.

La semaine dernière, la ville de Moscou a admis être confrontée à une deuxième flambée du variant Delta, après une première durant l’été. Les contaminations y ont bondi de 24 % sur une semaine, et les hospitalisations de 15 %.

Le président Vladimir Poutine, cas contact après l’apparition d’un important foyer épidémique au Kremlin, est à l’isolement depuis le 14 septembre.