(Bruxelles) La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a réclamé lundi de « la transparence » de la part de Varsovie sur des décès de migrants à la frontière avec la Biélorussie, jugeant « totalement inacceptable que des gens meurent aux frontières extérieures » de l’UE.

La responsable suédoise a indiqué avoir tenté de s’entretenir avec le ministre polonais de l’Intérieur Mariusz Kaminski sans succès, ajoutant qu’elle se rendait jeudi soir à Varsovie et espérait le rencontrer.

« Je suis très inquiète du fait que […] cinq personnes soient mortes à la frontière » polono-biélorusse, a-t-elle dit.  

Ces derniers mois, des milliers de migrants, originaires pour la plupart du Moyen-Orient, ont traversé ou tenté de franchir depuis la Biélorussie la frontière de l’UE, vers la Lettonie, la Lituanie et la Pologne. L’UE accuse la Biélorussie d’orchestrer l’afflux de migrants en représailles aux sanctions imposées par les Vingt-Sept à la suite de la répression de l’opposition par le régime de Minsk.  

« Nous devons aider la Pologne à protéger ses frontières, mais il est aussi important d’éviter que des gens perdent la vie à ces frontières et ce sont des questions dont nous devons discuter », a déclaré Ylva Johansson lors d’un échange avec des journalistes.

« Il est totalement inacceptable que des gens meurent à nos frontières extérieures », a-t-elle souligné.

« J’aimerais en savoir plus sur ce qui s’est passé », a-t-elle dit. « Il est important qu’il y ait de la transparence […] Il est vraiment important d’enquêter, les autorités polonaises ont dit qu’elles allaient » le faire, a indiqué Mme Johansson.

Elle a aussi dénoncé à nouveau un « acte d’agression » de la part du régime biélorusse d’Alexandre Loukachenko.

Le ministre polonais de l’Intérieur a recommandé lundi de prolonger de 60 jours l’état d’urgence à la frontière avec la Biélorussie, affirmant que nombre de migrants qui la franchissaient avaient des liens avec des « groupes radicaux ou criminels ».

Les ONG critiquent cet état d’urgence, qui les empêche d’aider les migrants et interdit l’accès à tous les non-résidents, y compris les journalistes. Les militants accusent également la Pologne de pratiquer des refoulements, empêchant les migrants de présenter des demandes d’asile et les forçant à revenir en Biélorussie.