(Paris) Malgré la rentrée, l’épidémie de COVID-19 se calme en France. Le président Emmanuel Macron promet donc de réfléchir à relâcher les restrictions, à commencer par l’application du passeport sanitaire, mais il reste pour l’heure très prudent.

« Dès que les conditions sanitaires le permettront et, à mon avis, quand je vois les chiffres, ça ne va pas venir si tard », on pourra se « permettre, sur les territoires où le virus circule moins vite, de lever certaines contraintes et de revivre normalement », a déclaré jeudi le chef de l’État.

La rentrée s’annonçait pourtant incertaine et même risquée. L’été a été marqué par la propagation du variant Delta du coronavirus, nettement plus contagieux et résistant aux vaccins que ses prédécesseurs même si ces derniers restent très efficaces contre les formes graves.

Comme d’autres pays, la France a connu une « quatrième vague » au début de l’été, avec une nette reprise des contaminations, y compris chez des personnes déjà vaccinées contre la COVID-19. Avec la rentrée des classes et le retour au travail de nombreux employés, on pouvait redouter que la flambée perdure.

Mais celle-ci a en fait faibli. Depuis la mi-août, les contaminations reculent et, plus important encore, les hospitalisations en soins critiques, qui avaient progressé, mais restaient limitées, se mettent à leur tour à décliner.

La situation s’est « considérablement améliorée », a résumé jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran, précédant de quelques heures des propos semblables de M. Macron.

Autre soulagement pour le gouvernement, le système de santé n’a, dans l’immédiat, guère pâti de l’entrée en vigueur mercredi de la vaccination obligatoire pour les soignants, alors que certains observateurs redoutaient des exclusions en masse.

« Le 15 septembre noir, jour de l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale des professionnels, tant commenté, fantasmé, qui annonçait une foule de contrevenants refusant la vaccination, n’a pas eu lieu ! », s’est félicitée dans un communiqué Zaynab Riet, déléguée générale de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui réunit les principaux établissements du pays.  

Pas d’échéancier précis

Dans le détail, selon les chiffres donnés par Olivier Véran, seuls 3000 soignants ont été suspendus mercredi pour ne pas être vaccinés, un chiffre qu’il a mis regard avec les plus de 2,5 millions de salariés concernés.

Enfin, la vaccination anti-COVID-19 19 reste en France l’une des plus avancées parmi les pays européens, même si elle ralentit depuis quelques semaines. Évoqué depuis des semaines, l’objectif de 50 millions de primovaccinés – initialement fixé pour fin août – semble enfin à portée de main pour cette fin de semaine.

Dans ce contexte, l’État, en premier lieu Emmanuel Macron, commence à agiter la promesse d’un relâchement des restrictions, dont la plus emblématique des derniers mois : le pas sanitaire exigé dans de nombreux endroits, comme les restaurants et cinémas.

Ce pas prouve que le client est vacciné, a subi un test négatif ou a déjà été atteint par la COVID-19 et est donc immunisé.

Et M. Macron s’est dit prêt à le « lever […] dans les endroits où on le met, là où le virus ne circule quasiment plus ».

« Si je peux demain arrêter le pas sanitaire, je suis le plus heureux des hommes », a-t-il insisté.

Mais le président de la République, qui s’exprimait lors des Rencontres de l’Union des entreprises de proximité (U2P), reste prudent et se garde de donner un échéancier précis, revendiquant son « pragmatisme ».

Il a explicitement exclu tout allègement du passeport sanitaire lors des deux à trois prochaines semaines, faisant écho au ton prudent employé quelques heures plus tôt par son ministre de la Santé.

« Nous ne sommes pas encore dans une situation qui permet de réduire » les « mesures de contrôle de l’épidémie », car « ce serait un peu trop tôt », a estimé M. Véran.