(Paris) L’opposante biélorusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa va plaider mercredi à Paris pour l’organisation d’une conférence internationale afin de faire pression sur le président biélorusse Alexandre Loukachenko, accusé de mener une répression féroce contre ses détracteurs après une réélection très contestée.

« Nous devons faire davantage pression sur lui, organiser une conférence au plus haut niveau entre les acteurs régionaux, européens et internationaux pour résoudre la crise » biélorusse, a déclaré la cheffe de l’opposition dans une tribune à l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche (JDD).

« Il est essentiel que des nations aussi puissantes que la France s’engagent pour protéger la démocratie », a-t-elle ajouté, en précisant qu’elle rencontrerait « cette semaine » le président Emmanuel Macron à Paris.

La présidence française, interrogée par l’AFP, n’a pas immédiatement confirmé l’entrevue, ni sa date. L’opposante est attendue mercredi à Paris, selon une source diplomatique française.

« La France peut utiliser sa voix aux Nations unies, à l’OSCE, au Conseil de l’Europe et au Conseil européen pour faire de la Biélorussie une priorité », a insisté Svetlana Tikhanovskaïa.

Emmanuel Macron a été le premier chef d’État à rencontrer l’opposante en septembre 2020 en Lituanie, un mois après la réélection d’Alexandre Loukachenko.

Svetlana Tikhanovskaïa a effectué depuis une tournée des grandes capitales occidentales, qui jugent l’élection « frauduleuse », y compris Washington où elle a été reçue par le président Joe Biden le 27 juillet.

Elle réclame plus de mobilisation de la communauté internationale contre Alexandre Loukachenko, par ailleurs soutenu par Moscou, pour qu’il cesse sa répression et entame un dialogue avec l’opposition.

Les États-Unis ont annoncé une nouvelle volée de sanctions contre des personnalités, entreprises et entités biélorusses en août, un an jour par jour après la réélection du président Loukachenko qui a été contestée pendant des semaines lors de manifestations sévèrement réprimées.

L’UE a aussi adopté des sanctions et a dit en juillet envisager de nouvelles mesures. Sa liste noire pour la Biélorussie compte 166 personnes, dont le président Loukachenko et deux de ses fils.

Les Européens soupçonnent par ailleurs Alexandre Loukachenko d’encourager les migrants à franchir la frontière de son pays avec ceux de l’UE (Lituanie, Lettonie et Pologne) en représailles aux sanctions prises à son encontre.

Des milliers de migrants ont traversé ou tenté de traverser la frontière ces derniers mois, un afflux sans précédent pour la région.