(Moscou) Un tribunal moscovite a condamné vendredi à un an de restrictions de liberté une membre du groupe contestataire Pussy Riot, accusée d’avoir enfreint les règles anti-COVID-19 en appelant à manifester pour l’opposant Alexeï Navalny.  

Pendant cette période, Maria Aliokhina, 33 ans, aura l’interdiction de sortir de chez elle de 22 h à 6 h, de quitter Moscou et de participer à de grands évènements publics, a indiqué le service de presse du tribunal Preobrajenski sur la messagerie Telegram.

PHOTO KARSTEN MORAN, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Nadezhda Tolokonnikova (à gauche) et Maria Alyokhina, photographiées en 2014

La jeune femme a été reconnue coupable « d’incitation à la violation des règles sanitaires » en ayant diffusé en janvier des appels à manifester contre l’arrestation d’Alexeï Navalny, interpellé à son retour en Russie après s’être remis en Allemagne d’un grave empoisonnement dont il tient le Kremlin pour responsable.

Plusieurs soutiens de l’opposant, notamment son alliée Lioubov Sobol et sa porte-parole Kira Iarmych, ont récemment été condamnés à des restrictions similaires pour n’avoir pas respecté les « normes sanitaires » en appelant à manifester.

L’artiste Maria Aliokhina est membre de longue date des Pussy Riot. Elle est l’une des deux militantes du groupe à avoir purgé une peine de prison pour avoir joué une « prière punk » dans la principale église de Moscou en 2012.

Depuis l’emprisonnement d’Alexeï Navalny, l’opposition et la presse indépendante subissent une répression accrue en Russie.  

Les organisations du principal opposant russe ont été qualifiées par le pouvoir d’« extrémistes » en juin, entraînant leur liquidation et l’interdiction pour leurs membres de se présenter aux élections de septembre.